Les Français musulmans ont plutôt voté à gauche lors du premier tour des élections régionales. Preuve que les discours de la droite divisent et ne séduisent plus cet électorat. Sauf que la gauche s’est trop souvent aventurée sur ce terrain de l’islamophobie. A tort.

Les musulmans sont-ils l’avenir de la gauche ? En mai 2012, ils avaient voté à 72 % pour François Hollande. Après le premier tour des élections régionales, force est de constater que la gauche a attiré plus de musulmans que la droite. D’après un sondage OpinionWay, ils sont 35 % à avoir voté pour le Parti socialiste et ses alliés, contre 24 % pour Les Républicains. Les partis de droite perdent de plus en plus de terrain dans cette communauté religieuse. La faute à un discours souvent islamophobe. « La droite, telle qu’elle est aujourd’hui, stigmatisant la religion musulmane et peu sensible aux demandes d’égalité, ne peut parler à cet électorat », indique Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès.

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Les musulmans stigmatisés par Les Républicains

Pour ce dernier, « la question des musulmans est instrumentalisée à tort et à travers dans le débat public. » Celui-ci a publié une note, en 2014, intitulée « Des musulmans de gauche ? », dans laquelle il parlait de « l’apparition d’une famille qu’on aurait pu appeler « néoconservatrice » ou « néotraditionaliste », et que je propose de nommer les « musulmans de gauche ». » Une famille qui, selon le directeur de la fondation, « se caractérise par un attachement aux valeurs traditionnelles de la gauche française. Désir d’égalité : 75 % estiment que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres » », mais aussi « attente de régulation : 73 % d’entre eux souhaitent que l’Etat « contrôle et réglemente plus étroitement les entreprises ». »

La gauche – et en particulier le Parti socialiste – a donc tout intérêt à prendre en compte l’électorat musulman, de plus en plus nombreux, mais également de plus en plus stigmatisé même dans ses rangs. Manuel Valls, le Premier ministre, en est la preuve. La droite a divisé pour mieux régner. Malgré tout, les résultats d’hier son un semi-échec : Les Républicains n’ont pas réussi à rafler toutes les régions. Il faudrait qu’un parti puisse, aujourd’hui, « porter un projet qui sache transcender les différentes familles, groupes ou communautés, et s’adresse à chacun », estime Gilles Finchelstein. Ce parti, s’il était tourné vers la gauche et vers un véritable projet socialiste, pourrait séduire les musulmans et être largement plébiscité pour contrer les Font national.

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