Il y a une semaine, une jeune femme portant le hijab sur une plage cannoise a été priée de la quitter et de payer une amende suite à la publication d’un arrêté municipal.

Ce mardi soir, L’Obs raconte une scène étonnante, qui s’est déroulée à Cannes il y a une semaine jour pour jour. L’histoire de Siam, une jeune femme voilée d’un hijab, que la police a humilié sous couvert de l’arrêté municipal pris par le maire de la ville il y a trois semaines maintenant. Une journaliste de France 4 raconte à l’hebdomadaire avoir vu trois policiers « traverser la plage vers une femme voilée. » Cette femme, Siam donc, se voit alors lire par les policiers l’arrêté municipal exigeant une « tenue correcte » sur les plages cannoises. Selon la femme vêtue d’un hijab, à la question « « Qu’est-ce qu’une tenue correcte pour vous ? », les policiers auraient répondu : « Si vous mettez votre foulard sous forme de bandeau autour de la tête, vous pouvez rester sur la plage. »

La mairie de Cannes soutient les policiers municipaux

La jeune femme raconte son « humiliation. » L’arrêté municipal avait fait polémique, puisqu’il devait s’attaquer au burkini sur les plages. Il concerne semble-t-il tout signe ostentatoire musulman. Sur la plage, raconte l’ancienne hôtesse de l’air, les personnes présentes s’écharpent. « La parole raciste s’est totalement libérée », raconte-t-elle à L’Obs, affirmant que des passants lui auraient exhorté de « rentrer chez (elle) » ou que, en France, « on est catholiques ! » La journaliste de France 4 décrit « une meute » qui s’est « acharnée sur une femme assise au sol en pleurs avec sa fillette. » La question de ce qui est permis et interdit par l’arrêté municipal se pose alors. Des amis de Siam demandent aux policiers si la croix est interdite au même titre que le voile. Ils lui rétorquent qu’ils ne comptent « pas faire la chasse aux croix. »

Mais alors, pourquoi une femme portant un hijab, ce qui est parfaitement légal dans l’espace public français, est-elle verbalisée ? Les policiers se justifient en expliquant que, « dans le climat actuel, (…) on est obligés de verbaliser. » Ce sera donc une amende de 11 euros que devra payer la jeune femme voilée, qui se dit à juste titre « révoltée. » « Dans le pays des droits de l’Homme, je ne vois pas de trace des principes de liberté, d’égalité et de fraternité », s’étonne-t-elle. Siam a, après réflexion, prévenu le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et décidé de porter plainte contre la mairie de Cannes, qui « soutient les policiers. » « Les policiers municipaux font leur travail. Ils ont estimé que la tenue de cette femme n’était pas conforme à l’arrêté », assure, sans sourciller, le maire de la ville.

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