Les vêtements amples à l’école ont provoqué la colère de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets d’aider les chefs d’établissements.
Chaque école française va-t-elle désormais avoir des policiers qui s’assureront que la laïcité, telle que l’entend le gouvernement, soit préservée ? Ce lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de « soutenir la communauté éducative dans une indispensable réaction de grande fermeté face » aux atteintes à la laïcité à l’école. Des atteintes qui, selon lui, « se multiplient depuis la rentrée ».
Mais sur quoi se base le ministère de l’Intérieur ? Gérald Darmanin, ainsi que la secrétaire d’État à la Citoyenneté, Sonia Backès, parlent dans une note d’une multiplication des « signalements d’atteinte à la laïcité depuis la rentrée scolaire » qui serait « manifestement le fruit d’une offensive islamiste visant les plus jeunes, notamment à travers l’incitation à porter des vêtements traditionnels ».
Ce sont donc les vêtements amples, qui valent à ceux et celles qui les portent un harcèlement de la part des directions d’établissements, qui poseraient souci. Heureusement, donc pour Darmanin, il pourra désormais compter sur les préfets…
Une opération rondement menée, pour le gouvernement. Après les polémiques liées au port de vêtements amples, assimilés par les directions d’établissements à des vêtements religieux, c’est le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui a, le premier, dégainé : la loi de 2004 doit « être appliquée de manière stricte et ferme », a-t-il rappelé.
Puis c’est le ministère de l’Intérieur qui s’y est mis, estimant à plus de 300 le nombre de signalements d’atteintes à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées rien qu’en septembre. En cause, principalement, les abayas et les qamis.
La prochaine étape risque, sans aucun doute, d’être le vote d’un texte de loi interdisant ces tenues trop amples. Déjà, Darmanin et Backès demandent aux préfets d’apporter « toute l’assistance nécessaire aux personnels de la communauté éducative qui feraient l’objet de menaces, voire d’agressions en lien avec l’application stricte du principe de laïcité ». Et « en cas de port de vêtements traditionnels en milieu scolaire », la police pourrait bien être appelée.
« Les abayas ou les qamis constituent bien des vêtements religieux par destination dès lors que la finalité qui s’attache à leur port ne fait aucun doute et qu’elle constitue une tentative de contournement » de la loi, indiquent les ministres. Autrement dit, c’est « à la tête du client » que les chefs d’établissements décideront qu’un vêtement ample doit être retiré ou non. Darmanin et Backès indiquent enfin que « les chefs d’établissement sont fondés à prendre des sanctions contre les élèves à l’origine de tels comportements et à leur interdire l’accès à leur établissement ».