Depuis samedi, ceux qui appellent à la dissolution de l’UOIF devront désormais faire un effort de mémoire pour se rappeler que l’Union des organisations islamiques de France n’existe plus. Fin février, lors de son assemblée générale, l’UOIF avait en effet acte son changement de nom. Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux et membre de cette union, y voyait une « intention de se démarquer des organisations dont nous sommes issus, et de couper le cordon avec les Frères musulmans. » Samedi, lors de la 34e Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), qui se tient jusqu’à aujourd’hui au Bourget, Amar Lasfar a confirmé la nouvelle dénomination de l’organisation : « A partir de maintenant, nous n’utiliserons plus ‘UOIF’, mais ‘Musulmans de France’ », a indiqué le président.

Un début de polémique quant au nouveau nom

En changeant de nom, l’UOIF veut mettre en avant son « côté citoyen », indique Amar Lasfar cité par l’AFP, qui ajoute que ce nom de Musulmans de France parlera plutôt « de personnes physiques et non pas de structure. » Moins institutionnel, donc, l’UOIF ? En tout cas, ce nom continue à faire polémique auprès d’une communauté musulmane qui s’estime automatiquement assimilée à une organisation qui s’appelle désormais Musulmans de France. Pour Abdallah Zekri, secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM), cette dénomination risque « d’entretenir la confusion. » « L’UOIF n’a pas le monopole des musulmans des France », s’est-il exclamé ce week-end en marge de la RAMF. Le membre du CFCM redoute que tous les musulmans du pays soient désormais accusés d’accointances avec les Frères musulmans. Quoi qu’il en soit, du côté de l’UOIF, on espère que cette nouvelle étape lui permettra de redevenir plus fréquentable. L’ancienne UOIF espère désormais peser dans les discussions avec le gouvernement pour la mise en place d’un « Islam de France. »