Pendant trois jours, la Grande mosquée de Paris a organisé son université d’été. Un événement riche en débats. Mais quel était son objectif ?
Depuis le 16 septembre et jusqu’à hier, la Grande Mosquée de Paris a tenu son université d’été. Une première pour un événement habituellement organisé par les partis politiques. Si le journal La Croix estime que cela permet de voir « la Grande Mosquée de Paris comme un acteur fédérateur de l’islam de France », cet événement pose question. Il est autant mal perçu que bien vu. Tout dépend de quel point de vue l’on se place.
Un mois avant la célébration de son centenaire, la Fédération de la Grande mosquée de Paris accueillait un parterre d’invités très hétéroclite : le chroniqueur Karim Zeribi, le patron du Point Étienne Gernelle, le président de l’Union bouddhiste de France et bien d’autres.
Autour de Chems-eddine Hafiz, recteur de la GMP, plusieurs tables rondes ont eu lieu, sur les thèmes : « L’islam et les médias en France » et « La gestion des associations cultuelles ».
Tribune Juive dénonce des invités « sulfureux », comme Amar Lasfar, ancien Président de Musulmans de France, l’ex-UOIF, Mohsen NGgazou, le nouveau président, ou encore l’avocat de BDS Gilles Devers. Mais force est de constater que la liste d’invités est, au contraire, propice à de nombreux points de vue.
Il s’agissait, selon Chems-eddine Hafiz, d’« appréhender l’islam de France (…), la place de l’islam dans la société. Pourquoi une telle crispation ». Le recteur estime que les débats ont été « assez vifs ».
Malheureusement, on remarque une nouvelle fois le fossé qui s’est creusé entre la mosquée centenaire et la base de la communauté musulmane. En invitant la LICRA, mais en omettant de convier les militants associatifs les plus représentatifs, la GMP n’a pas forcément rempli son objectif de « parler d’une voix commune sur la place des musulmans et de l’islam dans la société française ».
Mais les tables rondes auront au moins été l’occasion d’entendre plusieurs voix sur des sujets d’actualité.