Zineb El Rhazoui, Florence Bergeaud-Blackler, Mohamed Louizi ou encore Mohammed Sifaoui… Les noms de personnes auditionnées par les sénateurs de la « commission d’enquête sur les réponses apportées par les autorités publiques au développement de la radicalisation islamiste et les moyens de la combattre » font froid dans le dos. Ce jeudi, le rapport sur le sujet est finalement sorti. Il propose une quarantaine de mesures pour juguler une supposée « radicalisation islamiste » dans plusieurs domaines comme le sport ou l’éducation.
Selon ce rapport, « la radicalisation islamiste » est « une réalité » dans de nombreux quartiers en France. Si des militants associatifs respectables ont été auditionnés, que penser de la plupart des noms cités ? Jour après jour dans les médias ou sur internet, El Rhazoui, Sifaoui et les autres crient à l’islamisation de la France en s’inventant des faits. Mohammed Sifaoui, par exemple, est régulièrement repris pour diffusion de fake-news. Zineb El Rhazoui, elle, déverse dans les médias sa vision de la laïcité, bien loin de la réalité.
Alors penser que les « tenants de l’islamisme tentent aujourd’hui de prendre le contrôle de l’islam en France » pour « instaurer le ‘califat' » est sans aucun doute une conclusion tronquée de la réalité. Mais ces auditions représentent aussi un véritable danger pour les musulmans de France : en demandant d' »agir vite » et en annonçant que « des quartiers, des pans entiers de territoires vont sortir de la République », les dirigeants politiques vont pouvoir dérouler une politique islamophobe sans que cela ne soit gênant.
Si certaines propositions, comme vouloir prendre des mesures contre les « influences étrangères » sur l’islam en France, peuvent être entendues, les erreurs factuelles de ce rapport posent la question de l’agenda politique du pouvoir en place. Que les sénateurs fassent confiance à l’ex-collaboratrice de Charlie Hebdo, à l’éditorialiste d’extrême droite Alexandre del Valle ou encore à un Mohammed Sifaoui qui insulte, dès qu’il le peut, les musulmanes, montre à quel point les sénateurs sont hors-sol.