Un imam, dont la mosquée a été fermée en 2018, est menacé d’expulsion depuis le 10 août. Son mariage, prévu le 3 septembre, a été reporté par la mairie d’Hautmont.
Le mariage était prévu le 3 septembre entre une citoyenne française et un imam algérien. Ce responsable religieux gérait, jusqu’en 2018, la mosquée d’Hautmont, dans le Nord. Le lieu de culte avait été fermé par le préfet du Nord, d’abord pour une période de six mois, qui avait été prolongée, pour « apologie d’actes de terrorisme ». A l’époque, et après six mois de fermeture, l’imam de la mosquée Al-Sunnah était, selon ses proches, parti en Arabie saoudite.
Les responsables du lieu de culte ont toujours réfuté les accusations et avaient même saisi la justice « pour faire toute la lumière sur cette affaire et ainsi démontrer notre position claire sur ces questions préoccupantes ». Ils affirmaient alors : « Notre mosquée se veut être un lieu ouvert où le libre exercice du culte s’inscrit dans le strict cadre de la loi ».
Mosquée fermée en 2018, procédure lancée en août 2022
Mais les autorités régionales avaient, outre les accusations graves d’apologie du terrorisme, demandé que le premier étage de la salle de prière soit fermé, à cause de l’absence d’une sortie de secours.
Alors qu’il devait se marier, donc, l’imam a vu son mariage annulé et, selon le maire de la commune et le parquet d’Avesnes-sur-Helpe, reporté à une date non précisée. La raison ? L’homme est visé par une procédure d’expulsion. Des vérifications seraient en cours, car la procédure d’expulsion reste encore une simple supposition.
Le maire affirme avoir été « informé par les services de l’État d’un certain nombre d’éléments concernant la situation du demandeur ». Le mariage ne devrait pas avoir lieu avant le mois prochain, si tout est en règle. L’élu précise que sa « démarche s’est faite en concertation avec les services du ministère de l’Intérieur et de la Justice ». Un ministère de l’Intérieur qui a, en ce moment, de nombreux imams en ligne de mire.
Ce qui surprend, c’est surtout le timing : la mosquée, ouverte en 2014, a été fermée en 2018. Or, cela ne ferait qu’un mois que l’imam algérien aurait été notifiédu lancement d’une procédure d’expulsion à son encontre. Soit après avoir décidé de se marier. Au moment où Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a demandé aux préfets « de lui proposer des possibilités d’expulsion de personnes qui tiennent des discours de haine contre la République ».