A quelques jours désormais de passer officiellement les rênes de la présidence des Etats-Unis à Donald Trump, Barack Obama s’applique à empêcher au maximum la mise en oeuvre des résolutions de son successeur en matière d’immigration. Le Département américain de la Sécurité intérieure a annoncé en fin de semaine la fermeture d’un programme – certes inactif – qui servait à recenser les ressortissants étrangers aux Etats-Unis, en provenance de pays musulmans. Cette mesure présidentielle fait suite à une demande exprimée par des activistes et des signataires d’une pétition craignant que la nouvelle administration Trump puisse réactiver ce registre à des fins de contrôle migratoire discriminatoire.

Créé dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 et intitulé Système d’enregistrement des entrées-sorties de la sécurité nationale (NSEERS en anglais), le programme permettait le recueil de données sur les citoyens de 25 pays à majorité musulmane à leur entrée aux Etats-Unis. Ce registre est inactif depuis 2011, dans la mesure où l’administration Obama dispose d’autres mécanismes pour éviter l’entrée de personnes suspectées de terrorisme. « Le NSEERS était redondant, inefficace et n’augmentait aucunement la sécurité », a ainsi justifié le Département de la Sécurité intérieure jeudi dernier. Coquille vide certes, mais la structure du NSEERS perdurait. Et pouvait donc être directement utilisée par Donald Trump au lendemain du 20 janvier 2017, jour de son investiture.

Trump persiste et signe

D’autant que le vainqueur de l’élection présidentielle du 8 novembre dernier avait promis d’interdire l’entrée sur le sol américain de musulmans étrangers. Une promesse électorale qui avait suscité un tollé dans et au dehors des Etats-Unis. Trump avait également affirmé que les mosquées américaines seraient étroitement surveillées, et qu’il imposerait un test de connaissances sur les lois et les valeurs américaines à tout candidat à l’immigration. La veille de l’annonce de la fermeture du NSEERS, Trump avait à nouveau confirmé que ses promesses seraient tenues une fois installé à la Maison Blanche.

La décision de Barack Obama survient dans un contexte de pression et de mobilisation croissantes de la part de la société civile ou d’entreprises du secteur des hautes technologies. La semaine dernière, plus de 300 000 personnes avaient ainsi signé une pétition réclamant la suppression définitive du NSEERS. Par ailleurs, des géants de la high tech comme Twitter, Google ou Facebook ont clairement signifié qu’ils ne collaboreraient pas avec l’administration Trump dans le but de (re)créer un quelconque registre de Musulmans.

 

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