Donald Trump n’est pas le premier à faire une telle promesse. Avant lui, George W. Bush et Bill Clinton avaient eux aussi envisagé de déplacer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Avis à Jérusalem. Mais ces deux-là n’ont jamais osé le faire. Trump, lui, en est capable même si Barack Obama, avant de laisser son bureau ovale à Donald Trump, a prévenu qu’appliquer cette décision serait « profondément inquiétant. » Mais qu’importe : le choix du nouvel ambassadeur américain en Israël est déjà un signal fort envoyé par le nouveau locataire de la Maison-Blanche quant au transfert de l’ambassade. David Friedman ne cache en effet pas ses intentions, déclarant avoir « hâte de travailler depuis l’ambassade américaine dans la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem. » De son côté, Nikki Haley, choisie par Donald Trump pour être ambassadrice à l’ONU, a confirmé que Washington avait bien l’intention de poser ses valises à Jérusalem. L’ambassadeur d’Israël à l’ONU a aussitôt salué cette déclaration : « Nous remercions l’ambassadrice désignée , une véritable amie d’Israël, pour son soutien univoque et sa déclaration claire sur la discrimination contre Israël qui sévit à l’ONU. Nous sommes impatients de travailler avec elle. »

Une décision vivement critiquée à l’international

John Kerry, secrétaire d’Etat sortant, a pourtant bien mis en garde l’administration américaine contre le risque d’une « explosion absolue dans la région » si le transfert de l’ambassade à Jérusalem était confirmé. Barack Obama estime quant à lui que cette décision pourrait avoir des conséquences « explosives » et se dit inquiet du recul de la solution à deux Etats. En France aussi, on critique le choix de Trump. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, s’est dit « préoccupé » par cette décision qui serait « lourde de conséquences. » Enfin, la patronne de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, souligne l’importance de « s’abstenir d’actions unilatérales, en particulier celles qui ont des conséquences graves sur de larges secteurs dans une bonne partie du monde. »

Les Russes à la rescousse ?

Côté Palestinien, le secrétaire de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saed Erekat, s’est entretenu avec le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Il aurait transmis un message « empreint de gravité » au président Vladimir Poutine en lui demandant de faire « tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher ce projet. » Le président de l’Autorité palestinienne a, lui, rencontré le roi de Jordanie Abdallah II. Suite à cette échange, les deux hommes se sont mis d’accord sur « des mesures à prendre » au cas où l’ambassade serait déplacée, sans entrer dans les détails. Quant au grand mufti en charge des lieux saints musulmans à Jérusalem, il prévient qu’une telle décision ne serait pas seulement une agression contre les Palestiniens mais bel et bien une provocation « contre tous les Arabes et tous les musulmans, et ils ne laisseront pas faire en silence… »