L’islamologue Tariq Ramadan est inculpé depuis le 2 février 2018 pour deux viols, dont un sur personne vulnérable, des accusations qu’il conteste. Il a été remis en liberté mi-novembre, sous contrôle judiciaire, après neuf mois de détention provisoire.

Domicilié désormais à Saint-Denis depuis sa libération conditionnelle, il a décidé de se rendre lundi soir à la mairie pour assister à une réunion publique rassemblant environ 70 personnes et sur le thème « Lutter contre les violences envers les femmes au quotidien ».

« Il lui a été dit à plusieurs reprises que sa présence n’était pas souhaitée », a expliqué à l’AFP Madjid Messaoudene, conseiller municipal chargé de l’égalité femme-homme et de la lutte contre les discriminations. Face à son refus de quitter la salle, plusieurs personnes ont décidé de partir, a-t-il ajouté.

« Sa venue dans la salle comme spectateur du débat est une provocation inacceptable », a dénoncé la municipalité mardi dans un communiqué.

« Ni la municipalité ni les participant.e.s n’avaient invité monsieur Ramadan à venir, ni même souhaité sa présence », a-t-elle précisé, rappelant qu’il n’est cependant « pas possible de faire sortir par la contrainte physique un participant à une réunion publique ».

« Ses provocations ignobles doivent s’arrêter », a encore estimé la mairie, appelant l’intellectuel musulman à « respecter un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes ».