Il est des soutiens qui coûtent cher. En janvier dernier, selon le blogueur saoudien Mujtahid, l’Arabie saoudite et les Emirats avaient « décidé de soutenir le Soudan en lui fournissant gratuitement des dérivés pétroliers pour un an, pour le mettre à l’abri d’une révolution. » Les deux pays du Golfe tenaient ainsi à récompenser Omar el-Béchir, qui avait notamment accepté de se rendre en Syrie mais également de participer à la coalition saoudienne à l’œuvre au Yémen.

Mais Omar el-Béchir a dû se résoudre à quitter le pouvoir. Et les aides émirienne et saoudienne sont déjà de l’histoire ancienne. Après avoir soutenu le chef de l’Etat recherché par la Cour pénale internationale, Riyad et Abu Dhabi ont décidé d’offrir de grosses sommes d’argent à Khartoum.

Les Emirats arabes unis ont notamment annoncé ce dimanche leur intention de déposer 250 millions de dollars à la Banque centrale du Soudan « pour améliorer les liquidités et renforcer la position financière de ce pays en crise », écrit ainsi l’AFP, qui indique que ce transfert aura lieu via l’Abu Dhabi Fund for Development (ADFD).

Un dépôt qui s’inscrit dans le cadre de l’aide conjointe de 3 milliards de dollars annoncée le 21 avril par les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, précise un communiqué officiel. Depuis le début de la crise au Soudan, théâtre de manifestations populaires depuis décembre, l’Arabie saoudite et les Emirats se montrent inquiets de l’instabilité dans ce pays et de ses conséquences sur leurs intérêts.

Après plusieurs semaines de silence, le royaume saoudien et son allié émirati avaient brièvement réagi le 14 avril à la chute trois jours plus tôt du président Omar el-Béchir, appelant à la « stabilité » et à une « transition pacifique » au Soudan.