« Il y a eu une levée de bouclier de certains élèves car l’auteur n’est pas Français », « l’histoire ne concerne pas la France », « un élève a refusé de lire pour ne pas prononcer le mot Messaoud »…

Telles sont les propos rapportés par une professeure de français, qui souhaitait étudier avec ses élèves « Le porteur de cartable », dans le cadre d’un parcours de lecture. 

Un cours qui a plutôt mal tourné, la professeure constatant les propos racistes des jeunes, leur ignorance de l’histoire de France mais aussi leur refus de prononcer des mots en arabe. 

L’enseignante a alors envoyé un mail à l’auteur, Akli Tadjer, avec qui les élèves doivent s’entretenir le 16 novembre prochain, dans une librairie de Chaulnes. 

Dans ce mail, publié sur la page Facebook de l’écrivain, la professeure raconte le comportement de ses élèves. Celle-ci est visiblement embarrassée. « J’espère que ça ne vous rebute pas de les rencontrer », écrit-elle. 

« C’est salutaire, pas pour moi, j’ai déjà le cuir de ce côté là mais là franchement, je n’ai jamais vu ça de ma vie. Et apparemment ce n’est qu’un résumé de ce qu’on lui a dit. C’est complètement consternant. Ca me donne encore plus envie de les rencontrer. Dans leur ville, il y a un mémorial dédié aux soldats de la guerre 14/18 et ils ne savent même pas que des soldats venus du Maghreb et d’ailleurs sont morts pendant cette guerre. Rien que pour ça, c’est une leçon à leur donner », a réagi Akli Tadjer, contacté par France 3. 

« Le Porteur de cartable » est un roman paru en 2002. Il raconte l’histoire à Paris de deux enfants, Omar, petite main pour les indépendantistes algérien et Raphaël, rapatrié d’Algérie. 

Akli Tadjer est un écrivain né à Paris en 1954. Il écrit son premier roman, Les A.N.I du Tassili, en 1984, déjà sur l’Algérie. Il a depuis fait paraître une quinzaine d’ouvrage dont plusieurs ont été adaptés pour la télévision.