Quelque 740.000 Rohingyas ont fui en août 2017 la répression militaire dans l’Etat de Rakhine, en Birmanie, pays où la majorité de la population est bouddhiste. Dimanche marquera le deuxième anniversaire du début de cet exode massif des Rohingyas, dont la plupart sont musulmans, vers les camps du Bangladesh.

Des fonctionnaires des Nations Unies et de la Commission aux réfugiés du Bangladesh ont mené des entretiens avec plus de 200 familles des camps pour identifier des candidats au départ.

Le commissaire aux réfugiés du Bangladesh Mohammad Abul Kalam a déclaré à l’AFP que cinq bus et deux camions se tenaient prêts à les embarquer pour rentrer en Birmanie jeudi.

Mais plusieurs Rohingyas interrogés par les Nations Unies ont affirmé à AFP qu’ils ne retourneraient pas chez eux sans obtenir des garanties de sécurité satisfaisantes et être reconnus comme des citoyens birmans à part entière.

« Rentrer en Birmanie n’est pas sûr », a déclaré à l’AFP Nur Islam, un Rohingya musulmanparmi quelque 3.500 réfugiés auxquels le rapatriement a été proposé.

Un représentant de la communauté rohingya Jafar Alam a expliqué à l’AFP que les réfugiés avait pris peur à l’annonce d’un processus de rapatriement imminent.

Ils redoutent, en cas de retour en Birmanie, d’être envoyés dans des camps d’internement pour déplacés.

Un fonctionnaire des Nations Unies, membre de l’équipe qui a mené des entretiens avec les réfugiés, est resté flou sur la date du début du rapatriement: « Nous devons encore obtenir le consentement de chaque famille de réfugiés », at-t-il dit.

A New York, un porte-parole des Nations Unies Stephane Dujarric a insisté mercredi sur la « nature volontaire » du rapatriement.

« Tout retour doit être volontaire, durable, sûr et digne, dans le lieu d’origine et de leur choix », a précisé M. Dujarric à des journalistes.

« Il est important que les réfugiés aient accès à toute l’information nécessaire avant de prendre une décision », a-t-il ajouté.

Une précédente tentative d’inscrire 2.260 Rohingyas sur une liste de rapatriement avait échoué, en novembre 2018, déjà en raison du manque de garanties de sécurité.

Ce nouvel essai fait suite à une visite le mois dernier de hauts responsables birmans dans les camps.

Les Rohingyas ne sont pas reconnus comme une minorité officielle par le gouvernement birman, qui les considère comme des bengalis bien que de nombreuses familles vivent à Rakhine depuis des générations.