Entre Alger et Rabat, la situation est toujours sous tension concernant le Sahara occidental. Ce jeudi, le ministère algérien des Affaires étrangères affirme avoir « saisi officiellement le Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe pour l’appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA. » Une initiative qui, toujours selon le communiqué du ministre, « s’inscrit en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l’Algérie de la nécessité de la relance de l’édification de l’ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances. »

Cette saisine de l’UMA fait suite à une initiative de Rabat. Le roi Mohammed VI estime que le règlement du conflit qui oppose le Maroc et l’Algérie pourrait passer par la mise en place d’un « mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation. » Une proposition, selon des sources algériennes, « douteuse dans sa forme et suspecte de par son contenu. » Alger avait alors officieusement indiqué que cette initiative royale « ne mérite pas de réponse formelle. »

Près de deux semaines plus tard, donc, le ministère algérien des Affaires étrangères estime que « la relance des réunions du Conseil des ministres, à l’initiative de l’Algérie, est de nature à introduire un effet catalyseur susceptible de redynamiser les activités des autres organes de l’Union du Maghreb arabe. » Une façon de montrer qu’une coopération — ou en tout cas des discussions — avec le Maroc est envisageable, mais qu’il ne faut pas que cela vienne unilatéralement de Mohammed VI. Une façon également pour Alger de montrer sa volonté de ne pas bloquer ce dossier hyper sensible.