La police anglaise a déclaré aujourd’hui que cinq personnes avaient été arrêtées pour la violente attaque d’un jeune adolescent, venu chercher refuge dans le sud de Londres, par un gang de 30 personnes ; le crâne de la victime a été fracturé et un caillot de sang s’est formé dans son cerveau. Les enquêteurs ont commencé leur investigation, et traitent le cas comme un crime de haine. Le jeune Kurde de 17 ans a été laissé dans un état critique, aux environs de minuit ce vendredi 31 mars, près d’un arrêt de bus où il attendait, prévoyant de rejoindre deux amis dans un bar à Croydon. La police a rapporté que les suspects avaient demandé au jeune garçon d’où ils venaient, et l’ont par la suite poursuivi et brutalement attaqué. L’un des enquêteurs, l’inspecteur Gary Castle, a déclaré lors d’une allocution publique que le lycéen « a subi des blessures à la tête et au visage, suite à plusieurs coups portés par un groupe d’attaquants”. La victime est actuellement à l’hôpital, dans un état critique mais stable, et devrait survivre à l’attaque.

Les choix politiques derrière les crimes de haine

La police britannique a arrêté 11 personnes depuis vendredi soir, et en a inculpé cinq – trois de 20 ans, et deux de 24 ans, tous avec des antécédents de violence -, qui devraient comparaître aujourd’hui. Trois autres suspects ont été arrêtés pour tentative de meurtre et comportement violent, et sont actuellement en garde à vue. La commissaire divisionnaire de la police, Jane Corrigan, a indiqué qu’environ 30 personnes étaient impliquées dans ce qui semble une attaque sans motif, ajoutant que le le jeune lycéen a eu de la chance de ne pas avoir été tué. Interviewée par Sky News, Jane Corrigan a déclaré n’avoir jamais vu une telle violence dans une attaque depuis plusieurs années, et encore moins à Londres. « C’est juste choquant. Ce degré de violence n’était pas nécessaire, cela montre juste la réelle et profonde haine de ceux impliqués dans le crime », s’est-elle exprimé.

La directrice du plaidoyer au Conseil pour les réfugiés, Lisa Doyle, a confié au Guardian : “Nous sommes dégoûtés d’apprendre qu’un jeune homme qui a fui son pays par peur pour sa vie soit victime d’un tel crime de haine, là où il espérait être en sécurité. Les crimes de haine n’ont pas leur place en Angleterre, ni nulle part ailleurs. Nous espérons que les auteurs de l’attaque seront traduits en justice et souhaitons un prompt rétablissement à la victime”. L’immigration a été un sujet d’importance majeure au Angleterre : ’un des facteurs qui a poussé les électeurs à voter pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne réside dans leur désir de contrôler davantage le nombre d’immigrés. Le Brexit s’est accompagné d’une augmentation considérable de crimes de haine. La police avait enregistré 1 546 crimes de haine commis envers un groupe ethnique ou religieux, en Angleterre et au Pays de Galles, deux semaines avant le référendum du 23 juin ; deux semaines plus tard, le chiffre avait atteint les 2 241. En un an, ces crimes ont augmenté de 41%.