« Plus d’un quart de million de réfugiés rohingyas de Birmanie ont été enregistrés et munis de cartes d’identité par les autorités du Bangladesh et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés » (HCR), a indiqué un porte-parole du HCR, Andrej Mahec, lors d’un point de presse.

Ce document doit leur permettre de retourner en Birmanie lorsque les conditions seront réunies pour le faire. Pour nombre d’entre eux, c’est la première fois qu’ils possèdent un document d’identité individuel.

Environ 740.000 Rohingyas musulmans, une minorité musulmane apatride, ont fui une répression militaire brutale en Birmanie en août 2017 et sont venus rejoindre dans les camps de réfugiés installés au Bangladesh quelque 300.000 Rohingyas qui avait fui précédemment les violences contre leur communauté.

Beaucoup de réfugiés ont témoigné de viols de masse et de massacres dans les villages rohingyas, et dans un rapport publié en septembre dernier la mission d’enquête avait affirmé qu’il y avait suffisamment de preuves pour parler de « génocide ».

Le HCR estime qu’il y a actuellement au total quelque 900.000 réfugiés rohingyas dans les camps, mais l’ONU donne souvent un nombre inférieur à celui des autorités du Bangladesh et d’autres organisations de secours.

En vertu d’un accord conclu avec le Bangladesh, la Birmanie a accepté un retour de réfugiés, mais ces derniers ont jusqu’à présent refusé de repartir, craignant pour leur sécurité et faisant valoir leurs préoccupations liées à leur citoyenneté.

L’enregistrement des réfugiés, lancé en juin 2018, se poursuit à un rythme d’environ 4.000 par jour. Le HCR espère achever cette opération d’ici novembre.

Les pièces d’identité, distribuées à tous les réfugiés âgés de plus de 12 ans, contiennent des données biométriques, y compris les scanners de l’iris, les empreintes digitales et des photographies.

Ces cartes mentionnent l’identité des réfugiés ainsi que la Birmanie comme pays d’origine.

Ce processus doit permettre aussi au Bangladesh et aux partenaires humanitaires de mieux comprendre les besoins spécifiques de la population réfugiée. Il pourrait aussi permettre de les protéger de trafiquants.

Cherchant désespérément à partir pour trouver une meilleure vie, de nombreux réfugiés, notamment les jeunes filles, deviennent des proies faciles pour les trafiquants d’êtres humains.