Rodrigo Duterte, nouveau président de la république, prône l’autodéfense pour juguler la criminalité. Tempête sur Manille.

On le surnomme « Duterte Harry » en référence à l’inspecteur incarné par Clint Eastwood. Le nouveau président philippin, élu le 9 mai et tout juste intronisé, a une philosophie assez simple face aux criminels : « Appelez-nous ou appeler la police, sinon faites-le vous-même si vous avez une arme, vous avez mon soutien. » Au point de promettre des primes à ceux qui procéderont à ces exécutions. Celui qui était maire de l’île de Mindanao depuis vingt-deux ans a fait une campagne décomplexée, ironisant sur le viol d’une femme, insistant sur les 1 700  assassinats sommaires de délinquants – sans justice – qui ont jalonné son mandat d’édile.

Une lutte contre les oligarques de Manille

Des méthodes qui risquent de donner lieu à de véritables règlements de comptes façon western. Au point que l’Eglise catholique, très influente, s’est inquiétée publiquement de la naissance d’escadrons de la mort depuis l’arrivée au pouvoir de Duterte. A 71 ans, ce père de quatre enfants veut décentraliser le pays, mettre à bas les « puissants » de la capitale. Se disant socialiste et nationaliste, l’homme a tout du populiste démagogue, sorte de cow-boy venu d’une île considérée comme le « Far West des Philippines. » Ce personnage atypique est le fruit de sa région. Son arrivée dans une Manille plus lisse risque de provoquer des étincelles. A l’instar d’un Chavez débarquant à la tête du Vénézuela. Entrainera-t-il son pays dans une spirale de violences ? Réponse sous peu.

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