Soraya El Kahlaoui, coordinatrice du Comité de soutien aux prisonniers politiques du Hirak, fait le point sur la mobilisation, les réseaux de solidarité qui ont vu le jour, le silence des gouvernements occidentaux et la position des Marocains résidant à l’étranger, communément appelés MRE.

300 personnes ont été arrêtées par le gouvernement marocain pour leur participation aux manifestations qui ont suivi la mort dans une benne à ordure de Mouhcine Fikri, marchand de poissons à Al-Hoceima,le 28 octobre 2016. Le trentenaire avait tenté en vain de s’opposer à la destruction de sa marchandise par des fonctionnaires.

Les habitants du Rif, « déchets de la société »

Pour la coordinatrice du comité, le brutalité de la répression qui s’est abattue sur la région du Rif s’explique par une « logique raciste héritée de l’ère coloniale. » Le sous-développement de la région avait déjà provoqué un autre mouvement contestataire sous le règne du roi Hassan II qui avait qualifié les habitants du Rif de « déchets de la société. » Le comité de soutien aux prisonniers politiques du Hirak a bénéficié d’un soutien international en provenance de la diaspora marocaine en Europe et, depuis quelques jours, du soutien d’intellectuels et militants tels que Noam Chomsky ou Ken Loach.

« A quel point devrons nous aller pour que enfin, il (le roi Mohammed VI) nous écoute ? », demande Soraya El Kahlaoui, en conclusion.