Deux restaurateurs lancent un restaurant gastronomique halal à Roubaix. Une nouvelle façon de voir la cuisine qui devrait toucher une clientèle qui ne se retrouve pas dans les établissements plus classiques.

Souvenez-vous… En 2004, Quick lançait son premier fast-food halal en France. C’était dans le Nord, à Roubaix, qu’était né le premier Quick halal, et cela avait suscité une polémique féroce. Pourtant, économique, ce fut une bonne affaire : chaque fast-food Quick qui passe au halal multiplie par deux, voire par trois, son chiffre d’affaires l’année suivante. A l’époque, Roubaix apparaissait comme un laboratoire du halal, et cela a continué avec l’implantation du premier supermarché de surgelés halal dans la cité nordiste et celle d’un supermarché consacré à ce secteur.

La Fusion, un lieu chic de Roubaix

La gastronomie française version halal

Désormais, c’est un restaurant gastronomique halal qui ouvrira ses portes à Roubaix. Preuve que ce marché du halal évolue. « La cible privilégiée de ce marché, ce sont les jeunes musulmans au fort pouvoir d’achat qui consomment halal, par respect de la tradition et par souci d’un certain contrôle plutôt que pour des raisons religieuses », peut-on lire sur le site néerlandais Havovwo.nl. Or, jusqu’à aujourd’hui, si d’autre pays – comme l’Allemagne – ont compris que le halal peut être synonyme de luxe, la France a toujours fait proposer du halal à des Français modestes.

Avec La Fusion – c’est le nom du restaurant roubaisien –, la tendance va peut-être changer. Deux chefs d’entreprise ont eu cette idée de se caler sur le modèle des brasseries chics. On est bien loin des restaurants de kebabs et des établissements proposant du couscous. Le concept existe déjà à Paris : faire de la cuisine française en s’adressant à une clientèle musulmane. « Pourquoi on ne pourrait pas manger une souris d’agneau, halal, confite pendant sept heures ? », demande ainsi l’un des fondateurs de La Fusion, Mahyadine Yassi, qui lancera son restaurant en février.

Les deux créateurs de ce restaurant gastronomique

Le halal ne rebute pas les cuisiniers

Et pour être rapidement classés sur le segment haut de gamme, les deux patrons – Mahyadine Yassi et Azzedine Boudiaf – ont repris les locaux d’un ancien restaurant réputé haut de gamme, La Fonderie. Et si les patrons de ce nouvel établissement espèrent attirer une clientèle musulmane, ils comptent aussi accueillir les Roubaisiens de toutes confessions. Certes, il n’y aura ni porc ni alcool dans son restaurant, mais Mahyadine Yassi assure que « de moins en moins de travailleurs boivent une boisson alcoolisée le midi. » Ce ne sera donc pas un problème.

Et contrairement aux polémiques liées au halal, du côté des restaurateurs, on voit d’un bon œil l’arrivée de La Fusion. « C’est bien de pratiquer la différence quand c’est fait dans la joie, et surtout avec professionnalisme. Il y aura forcément une demande », indique Clément Marot, chef très connu de la région lilloise. D’ailleurs, Mahyadine Yassi a rapidement trouvé des cuisiniers pour l’accompagner dans cette aventure. « Je m’attendais à ce que le halal rebute certains cuisiniers, mais en fait pas du tout. J’en ai même rencontré un qui estime que la viande est plus tendre », ironise-t-il.

Roubaix: La Fusion, un premier restaurant gastronomique hallal (ici)

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