Contrairement à une idée reçue, les recrues de Daesh, candidats au terrorisme djihadiste et aux attentats suicides, ne sont pas de jeunes désoeuvrés et incultes. Une étude de la Banque mondiale montre que la plupart a un niveau socio-éducatif relativement élevé.

« Inclusion économique et sociale pour la prévention de l’extrémisme violent » : tel est le titre du rapport que vient de publier la Banque mondiale, et qui permet notamment de cerner les motivations des candidats terroristes. L’institution internationale s’est appuyée pour ce faire sur le matériau fourni par un déserteur de l’Etat islamique. Une mine d’informations sur 3083 personnes enrôlées en 2013 et 2014 par l’organisation terroriste, dans le monde musulman et en Europe principalement.

Et l’un des principaux enseignements de l’analyse de ces vidéos vient terrasser les idées reçues. « Ces personnes sont loin d’être incultes », avance le rapport, qui souligne que seules 2% des recrues étudiées sont totalement analphabètes. « La plupart des personnes interrogées ont terminé leurs études secondaires, et une grande part est allée à l’université », y est-il précisé. Toutefois, modèrent les auteurs de l’étude, « le manque d’inclusion économique semble expliquer la transition du radicalisme à l’extrémisme violent ».

Une combinaison de facteurs fatale

Autre préjugé mis à mal : les aspirants terroristes originaires d’Afrique, d’Asie du Sud et de l’Est, ainsi que du Moyen-Orient ont un niveau d’éducation significativement plus élevé que la moyenne de leurs compatriotes. Plus encore, les entretiens révèlent que les postulants à des attaques suicides sont d’autant plus nombreux que leur niveau scolaire est élevé.

Quoi qu’il en soit, l’étude établit que ni les problèmes d’inégalité, ni la pauvreté ne constituent des facteurs décisifs dans l’engagement dans la violence extrême. Le rapport précise d’ailleurs la combinaison fatale qui maximise le risque de radicalisation : « un pays avec une grande communauté musulmane, de faibles degrés de religiosité, une faible confiance dans les institutions religieuses et un pouvoir central fort ».

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