Bon nombre de scientifiques se rendent à l’évidence : le ramadan, ou le jeûne, peut avoir des vertus thérapeutiques sur notre corps humain, quelle que soit la religion qui le prescrit. Il faut en effet ici préciser que notre corps humain subit une multitude d’agressions au cours de l’année qui s’incarnent dans nos mauvaises habitudes alimentaires ou encore, dans la nourriture proposée dans les rayons de nos supermarchés, à l’heure du consumérisme de masse.

Une étude datant des années 1960 a démontré que le jeûne pouvait avoir des effets thérapeutiques indéniables, notamment en ce qui concerne la lutte contre certaines pathologies. Un temps abandonné, le jeûne est de nouveau proposé dans plusieurs hôpitaux d’Europe de l’Est. Notons que Thierry de Lestrade, dans son ouvrage Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, soutient que « Des études menées en Union soviétique dans les années 1960 à 1990 sur des dizaines de milliers de patients ont permis de dresser une liste d’indications et de contre-indications au jeûne thérapeutique. Il est apparu au cours de ces travaux que le jeûne pouvait avoir un effet positif sur les maladies de peau, l’hypertension, les maladies inflammatoires chroniques, les allergies, les maladies des bronches (asthme) ou encore les maladies digestives… »

Les études biologiques vont même jusqu’à démontrer que le changement d’hormones impulsé par le jeûne peut permettre de mieux résister à des maladies et bon nombre de témoignages circulent sur internet soutenant qu’une chimiothérapie s’est bien mieux passée pendant une période de jeûne. Il faut évidemment, dans ces cas de graves maladies, accompagner le jeûne d’un traitement médical adapté. D’ailleurs, à lire le Coran, dans une telle situation – personne malade ou vulnérable – le jeûne est tout bonnement interdit.

Le but premier du ramadan est la proximité avec Dieu

Il est en conséquence indéniable que dans le commandement de Dieu, il y a nécessairement des bienfaits tant qu’il est respecté scrupuleusement. Mais il ne faut toutefois pas oublier le but primaire du ramadan, qui réside dans la proximité avec Dieu et la faim permet à un homme de se rapprocher de son Créateur. Une personne autour de moi avait soutenu quelque chose de bien vrai : il me dit que le ramadan nous rappelle qu’il y a un mois pour Dieu et onze mois pour nous, c’est dire à quel point l’affaire est bonne à prendre !

Il faut évidemment préciser que le ramadan doit nous inciter à garder cette relation vivante avec Dieu pendant tout le reste de l’année et que ce ne doit pas représenter un pur prétexte de forme pour s’adonner à une pratique qui, en temps normal, n’existe pas ! Rappelons-nous donc on ce but premier et fondamental pour le musulman, même si le jeûne renferme indéniablement des vertus thérapeutiques.

Asif Arif est avocat au Barreau de Paris, auteur spécialisé sur les questions d’Islam et de laïcité. Retrouvez ici sa page Facebook.