« Il est connu qu’une frange de supporters lyonnais est d’extrême droite », assurait en mars dernier à l’AFP Nicolas Hourcade, sociologue spécialiste des supporters. A cette époque-là, l’Olympique Lyonnais jouait la Coupe d’Europe et l’UEFA avait déploré des saluts nazis de la part de supporters de l’OL. « Il ne faut pas se voiler la face, les virages se sont bien assagis mais les noyaux durs des principaux groupes, au nord comme au sud, restent nationalistes », assure un abonné historique du club.

Et la distribution, dimanche dernier, d’un tract anti-Marseillais pose une nouvelle fois la question du racisme dans les tribunes lyonnaises. Le préfet du Rhône, Stéphane Bouillon, a d’ailleurs signalé à la justice ce tract sur lequel on pouvait notamment lire que « Marseille est une ville où règne le sida. » Du côté de la direction de l’OL, on indique que ce document est « à l’opposé des valeurs du club. »

A Marseille, le ton est plus menaçant. Pour la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, Samia Ghali, il faut aujourd’hui « dissoudre le groupe des Bad gones. » L’élue a rappelé, dans un courrier envoyé au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, que « les Bad gones ont décidé depuis quelques années déjà d’afficher leur racisme, leur homophobie et leur pensée fascisante dans les travées de leur stade et à l’extérieur. »

Le club en fait-il assez pour mettre fin au racisme dans ses travées ? Oui, selon le président Aulas qui a condamné ce tract. Dans 20 Minutes, en mars dernier, les Lyon 1950 expliquaient « refuser toute intrusion politique que ce soit » au sein du groupe de supporters et « sanctionner tous les dérapages. »

C’est donc maintenant aux Bad Gones de faire le ménage. Le stadium manager de l’OL, Xavier Pierrot, rappelait de son côté que « les Bad Gones sont devenus un groupe plus institutionnel et affichant son apolitisme. A côté de ça se sont développées des franges plus réduites de supporters radicaux. » Et ce sont ceux-là qui continuent à propager un racisme qui donne une mauvaise image du club.