La lettre, reçue à l’Assemblée nationale, est évidemment anonyme. Dans ce courrier, la députée de La République en Marche Laëtitia Avia y est insultée. « Ce n’est pas une grosse truie noire venue d’Afrique qui va se permettre de se mêler de la vie des Français », écrit l’auteur de cette missive, qui continue : « Vous feriez mieux de vous mettre au travail chez le peuple retardé d’Afrique qui ne pense qu’à soutirer de l’argent à la France. L’Afrique avait des atouts mis en valeur par les colons que l’on a chassés pour retourner dans le néant de leur fainéantise. L’Africain est à mi-chemin entre le singe et l’homme… Compte tes jours, on va s’occuper de toi. »

Cette dernière phrase a poussé l’élue de Seine-Saint-Denis à porter plainte. Sur LCI, Laëtitia Avia affirme être « sous le choc », « chamboulée » et n’avoir jamais reçu « une lettre aussi violente. » Sur Twitter, la députée parle « d’un racisme inouï » et indique qu’il faut évidemment « ne rien laisser passer. » La publication de cette lettre sur les réseaux sociaux a d’ailleurs un objectif, explique l’élue : « J’ai voulu qu’on sache qu’en 2018, on peut encore tenir des propos comme cela, une lettre d’un racisme inouï. J’ai aussi voulu qu’on sache qu’on ne peut pas le tolérer, et c’est la raison pour laquelle j’ai déposé plainte le plus rapidement possible. »

« Des milliers de personnes en France sont victimes du racisme, trop souvent dans le silence et l’anonymat »

Ce n’est pourtant pas la première fois que la jeune avocate est victime de propos racistes. Mais « jamais ils n’avaient jamais été aussi construits, aussi forts, aussi violents, assure-t-elle. Auparavant les insultes étaient liées à mes prises de position ou à mon action. Là, ce n’est pas du tout le cas, c’est 100 % personnel. » Aujourd’hui, Laëtitia Avia refuse la banalisation du racisme : « Je pense qu’on se protège, qu’on se construit une carapace avec le temps. Moi, je ne l’ai pas encore, et je ne suis pas sûre d’avoir envie de l’avoir un jour… »

La députée LREM a reçu de nombreux soutiens de personnalités de différents bords politiques. Parmi elles, l’ancien député socialiste Alexis Bachelay, qui a notamment indiqué que Laëtitia Avia avait « raison de ne rien laisser passer. » Mais il rappelle que « des milliers de personnes en France sont également victimes du racisme, trop souvent dans le silence et l’anonymat. Le combat continue. »