Ils étaient deux musiciens de rue et ont écopé tous les deux d’un mois de prison avec sursis. Les deux Marocains auraient eu un accrochage avec « des agents d’autorité venus les déloger », selon Le Monde. Les autorités de Casablanca ont en effet interdit aux musiciens de se produire sur la place des Nations unies, officiellement pour réduire les « nuisances sonores. » Les deux prévenus assurent qu’il n’y a pas eu de violences.

Au-delà de cette décision de justice, c’est le symbole qui est fort. Il y a encore deux ans, cette place était connue pour être le haut lieu de la musique de rue. Si officiellement, les deux jeunes sont accusés d’avoir « porté atteinte aux autorités dans l’exercice de leur fonction », l’association Racines, qui promeut les arts au Maroc, estime que « les autorités s’assurent qu’ils ne reviendront plus. »

Voilà un an et demi que la wilaya de Casablanca a décidé d’interdire les musiciens sur la place des Nations unies, surnommée place Maréchal. Les riverains se plaignent régulièrement du bruit. Pour jouer sur cette place, les artistes doivent prévenir les autorités trois jours heures avant une représentation, comme les manifestations publiques.

Sur les réseaux sociaux, les artistes s’opposent à ces mesures et ont soutenu les deux jeunes prévenus avec le hashtag #Free-Lfen. « L’art de rue n’est pas un crime », disent-ils. « La place des Nations unies est devenue un endroit où l’on peut marcher en sécurité grâce aux artistes qui ont rempli cet endroit d’art. Pourquoi les a-t-on interdits et pourquoi a-t-on arrêté certains d’entre eux ? Est-ce qu’ils ont volé ? Tué ? Insulté ? Agressé ? Non ? Alors pourquoi ? », peut-on lire sur le web.