Le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, secondée par les Emirats arabes unis, l’Egypte et Bahreïn, puis par le gouvernement yéménite d’Abdrabbo Mansour Hadi, le gouvernement libyen de Tobrouk, la Mauritanie, les Maldives, les Comores et l’île Maurice, annoncent qu’ils rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de « financer le terrorisme. » Le Koweït se pose alors en médiateur et transmet au Qatar une liste de treize exigences au petit émirat.

Crise du Qatar et de l’Arabie Saoudite : Toute l’actualité de la crise du Golfe 2017

  • Vers une nouvelle guerre du Golfe ? Plusieurs experts estiment que, une fois le groupe terroriste Daesh disparu, on pourrait assister à une guerre entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Des experts qui rappellent que l’Arabie saoudite a acheté pour 460 milliards d’armes auprès de Washington et assurent que le roi Salmane est déterminé à en finir avec l’Iran.
  • Erdogan veut calmer les ardeurs saoudiennes. En route pour Ryiad, le président turc a tenu à dire tout le mal qu’il pensait de la crise du Golfe. « Il n’est dans l’intérêt de personne que cette crise se prolonge davantage (…) Le monde musulman a besoin de coopération et de solidarité, pas de nouvelles divisions », a indiqué Erdogan.
  • Le Qatar veut continuer à exister diplomatiquement. La diplomatie du Qatar montre une nouvelle fois sa supériorité vis-à-vis de ses voisins du Golfe. En effet, le Qatar s’est dit prêt à s’impliquer dans la résolution de la crise syrienne et a même proposé que Doha soit le théâtre des négociations entre les différentes parties. « Nous sommes prêts, en tant que pays ayant une longue expérience de la médiation dans différents conflits au Proche-Orient, et nous pouvons proposer Doha comme plateforme de négociations pour toutes les parties afin que des acteurs différents puissent négocier et que la Russie puisse présider le processus », a indiqué l’ambassadeur de Doha en Russie.
  • Alors que Qatar Airways a, début juin, dû suspendre ses vols vers l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte, la compagnie aérienne n’en oublie pas son développement et vient d’annoncer la création de nouvelles lignes : l’une vers Kiev, en Russie, les autres vers l’Australie, le Brésil ou encore le Chili. Kyle Bailey, expert en aviation, avait indiqué que la crise du Golfe serait « dévastatrice pour le bilan financier de la compagnie, qui perdra environ 30 % de son chiffre d’affaires. »

Crise du Qatar : la mauvaise volonté des Saoudiens et des Emiratis

Alors que le Qatar vient de proposer l’ouverture d’un dialogue en vue de régler la crise du Golfe, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis montrent qu’ils ne négocieront pas. Pour le ministre saoudien des Affaires étrangères, il est d’ailleurs hors de question de revenir au statu quo qui était celui d’avant juin. La crise entre le Qatar et ses voisins du Golfe semble s’enliser…

En savoir plus : « L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis refusent de dialoguer avec le Qatar »

L’Arabie Saoudite rend la vie des pèlerins qatariens difficile

Alors que se profile le grand pèlerinage de La Mecque, les fidèles du Qatar craignaient de ne pas pouvoir se rendre sur le lieu saint en raison de la crise qui oppose le Qatar à l’Arabie Saoudite. Le royaume wahhabite a finalement indiqué que les Qatariens pourraient participer au Hajj. Mais il leur impose de nombreuses conditions et restrictions.

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A l’origine de la crise du Golfe, les relations entre le Qatar et l’Iran

Fin mai, Qatar News Agency, l’agence de presse officielle du Qatar, sort une bombe : l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani aurait déclaré que « l’Iran constitue une puissance islamique régionale qui ne peut pas être ignorée et qu’il est imprudent de s’y confronter. » Selon ces propos relayés par l’agence de presse, l’émir aurait également défendu le Hamas et indiqué que les Frères musulmans et le Hezbollah sont des « mouvements de résistance légitimes. » Le Qatar assure avoir subi une attaque de la part de pirates informatiques. Mais l’Arabie Saoudite voit là un rapprochement manifeste entre le Qatar et l’Iran, son principal ennemi.

En savoir plus : « Isoler l’Iran : l’objectif numéro 1 de l’Arabie Saoudite »

Le Qatar accusé par l’Arabie Saoudite de financer le terrorisme

Pour rompre ses liens diplomatiques avec le Qatar, l’Arabie Saoudite s’appuie sur un fait invérifiable : l’émirat soutiendrait et financerait des « groupes terroristes. » Parmi les groupes pointés du doigt par les Saoudiens, al-Qaida, Daesh ou encore la confrérie des Frères musulmans. Si le royaume wahhabite a récemment classé le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, l’Arabie Saoudite n’a pas toujours été aussi virulente vis-à-vis du terrorisme. Plusieurs rapport, dont un rapport officiel britannique, mettent en avant le financement de nombreuses organisations terroristes par l’Arabie Saoudite, aussi bien par des milliardaires privés que par l’Etat.

En savoir plus : « Comment l’Arabie Saoudite finance (et a toujours financé) le terrorisme »

L’Arabie Saoudite accuse le Qatar de terrorisme

Dans la liste des exigences remises au Qatar, l’Arabie Saoudite demande à l’émirat de pays pour les vies perdues à cause de sa politique. Pourtant, si des liens ont été établis entre des actes terroristes et un pays du Golfe, c’est bien de l’Arabie Saoudite dont il s’agit. Le royaume serait notamment largement impliqué dans l’attentat du 11 septembre 2001 qui a fait des milliers de morts, à en croire des rapports sortis par les services secrets américains et britanniques.

En savoir plus : « Et si l’Arabie Saoudite payait pour les vies perdues à cause de sa politique ? »

La Turquie veut se poser en médiateur dans la crise du Golfe

Pour le président turc Erdogan, prolonger la crise du Golfe n’est « dans l’intérêt de personne. » Le président de la Turquie aimerait jouer un rôle de médiateur dans la crise qui secoue actuellement le Golfe. Il va d’ailleurs effectuer une tournée dans plusieurs pays du Golfe pour faire entendre sa voix. Pourtant, la Turquie est au cœur des exigences de l’Arabie Saoudite, qui demande la fin de la coopération militaire entre la Turquie et le Qatar, deux pays amis de longue date.

En savoir plus : « Pourquoi la relation d’amitié entre la Turquie et le Qatar passe mal »

Quand l’Arabie Saoudite exige la fermeture d’Al Jazeera

Parmi les treize exigences de l’Arabie Saoudite transmises par le Koweït au Qatar, on trouve celle de la fermeture d’Al Jazeera. L’Arabie Saoudite accuse la chaîne de soutenir les opposants au régime, mais également les Frères musulmans, ennemis déclarés du maréchal Sissi en Egypte. L’Arabie Saoudite et le Bahreïn ont d’ailleurs, dès le début de la crise du Golfe, banni Al Jazeera de leur territoire. Mais en s’attaquant à la chaîne qatarienne, les Saoudiens espèrent surtout en finir avec la liberté de la presse.

En savoir plus : « Ce que cache la volonté saoudienne de fermer Al Jazeera »

Un piratage des Emirats arabes unis à l’origine de la crise du Golfe ?

Concernant les propos attribués à l’émir du Qatar sur l’Iran, le Hezbollah, les Frères musulmans et le Hamas, le Qatar a toujours crié au piratage. Un mois après le début de la crise du Golfe, des officiels américains indiquent qu’un piratage a effectivement été fomenté par les Emirats arabes unis. Un piratage auquel auraient également participé l’Arabie Saoudite et l’Egypte.

En savoir plus : « La crise du Qatar due à un piratage des Emirats arabes unis ? »

Crise du Qatar : Al Jazeera, une problème pour l’Arabie Saoudite

En demandant la fermeture d’Al Jazeera, l’Arabie Saoudite et l’Egypte espèrent bien étouffer la parole de leurs opposants. Depuis plusieurs années, la chaîne du Qatar s’est ouverte à de nombreux invités, au grand dam de ses voisins pour qui la liberté de la presse est un concept bien flou. L’arrêt d’Al Jazeera laisserait place à une diffusion sans contre-pouvoir de l’idéologie wahhabite de l’Arabie Saoudite.

En savoir plus : « Comment l’Arabie Saoudite veut définitivement tuer la liberté de la presse »

Un scandale financier a-t-il incité les Etats-Unis à isoler le Qatar ?

Selon la presse américaine, le gendre de Donald Trump a vu lui passer sous le nez une transaction d’un demi-milliard de dollars de la part d’un investisseur qatarien. Aujourd’hui, c’est le même Jared Kushner qui conseille le président américain et qui le presse à isoler le petit émirat du Golfe.

En savoir plus : « QatarBan : une transaction financière avortée qui pose question »

La crise du Golfe monte encore d’un cran

Le Qatar ne veut pas céder aux pressions de ses voisins saoudiens, émiratis et égyptiens. Si bien que des mesures supplémentaires vont être prises par ses opposants qui assènent encore à qui veut l’entendre que le Qatar est un « soutien au terrorisme. »

En savoir plus : « Le Qatar Ban continue… en attendant de nouvelles mesures restrictives »

Crise du Qatar : L’Arabie Saoudite et les 13 exigences surréalistes

Le Koweït a remis au Qatar une liste d’exigences transmises par l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et Bahreïn. Des exigences qui sont des conditions sine qua non au règlement de la crise du Golfe. Parmi celles-ci, la fermeture d’Al Jazeera, la remise de personnes condamnées en Arabie Saoudite et aux Emirats ou encore la fin de la coopération militaire entre le Qatar et la Turquie.

En savoir plus : « Les exigences saoudiennes pour la levée des sanctions contre le Qatar »

Le Qatar reste un allié commercial des Etats-Unis

En voyage en Arabie Saoudite, Donald Trump a accusé le Qatar de soutenir financièrement le terrorisme. De retour dans son pays, le président américain revient avec, en poche, un contrat de ventes d’avions de combat au Qatar. Une situation qui pose question.

En savoir plus : « Trump vend des avions de combat au Qatar… qui ‘finance le terrorisme’ »

La Turquie dénonce le QatarBan

Le président turc estime « inhumaine » et « contraire à l’Islam » la décision saoudienne d’isoler le Qatar. Il faut dire que, depuis toujours, les deux pays entretiennent d’excellentes relations. L’émir du Qatar avait été l’un des premiers soutiens d’Erdogan lors de la tentative de coup d’Etat qui l’avait visé.

En savoir plus : « Le QatarBan ‘contraire à l’Islam’ selon Erdogan »

Le Maroc prend le pari du Qatar dans la crise du Golfe

Bien que l’Arabie Saoudite assure que ce n’est pas un blocus qui a été mis en place contre le Qatar, plusieurs pays s’inquiètent des conséquences de la crise diplomatique entre l’émirat et ses voisins. Solidaire, le roi du Maroc a décidé d’envoyer des avions d’aide alimentaire au Qatar.

En savoir plus : « Mohamed VI ordonne l’envoi d’avions de ravitaillement au Qatar »

L’Arabie Saoudite, allié de circonstance d’Israël ?

L’Arabie Saoudite se rapproche petit à petit d’Israël. Si aucune relation diplomatique officielle n’est, pour l’heure, envisageable, Israël voit d’un bon œil ce front anti-Iran qui se dessine. « Il y a un changement qui se passe. Pas nécessairement avec les Palestiniens, mais dans certaines parties du monde arabe, ils comprennent qu’Israël n’est pas l’ennemi », a déclaré Netanyahu au début du QatarBan.

En savoir plus : « L’alliance Arabie Saoudite-Israël donne des ailes à Avigdor Lieberman »

L’Arabie Saoudite et Israël se rapprochent un peu plus

La brouille diplomatique entre le Qatar et ses voisins du Golfe a changé la donne. Si bien qu’Israël se verrait bien créer une grande alliance avec les pays arabes opposés au Qatar et à l’Iran. Avec un objectif commun : en finir avec le terrorisme. Un député israélien, Esawi Freige, du parti de gauche Meretz, avait d’ailleurs récemment affirmé que « les Saoudiens veulent s’ouvrir à Israël. »

En savoir plus : « QatarBan : vers une alliance entre Israël et les pays arabes ? »

Arabie Saoudite vs. Qatar : Le Hamas s’invite dans la crise du Golfe

Pour sortir de la crise diplomatique, le Qatar doit accepter de se désolidariser du Hamas et des Frères musulmans. Dans la crise du Golfe, c’est avant tout et surtout la guerre en Syrie qui se joue par procuration. Mais cette demande est un coup dur pour le Hamas, qui avait pu, grâce au Qatar, financer une grande partie de la reconstruction de la bande de Gaza après les différentes attaques israéliennes.

En savoir plus : « Riyad demande au Qatar de ne plus soutenir le Hamas »

Crise entre le Qatar et l’Arabie Saoudite : Mais ou sont les pas du Golfe ?

Emmanuel Dupuy, spécialiste des questions de sécurité et de relations internationales, revient sur le QatarBan. Selon lui, l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche a changé la donne et appelle à la vigilance : « Lorsque l’Arabie Saoudite bloque la seule frontière terrestre du Qatar, à travers laquelle transitent 95 % des besoins alimentaires du pays, en pleine période de Ramadan, il y a, quand même de quoi rester vigilant », dit-il.

En savoir plus : « QatarBan : mais où vont les pays du Golfe ? »

Crise du Golfe : le Qatar a fait sa révolution

Le Qatar d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec le Qatar du début des années 2000. Nicolas Beau, auteur du « Vilain petit Qatar », estime que, « avec le Qatar, la situation s’est un peu normalisée, le soufflet est retombé. » Il estime que l’ennemi principal dans le Golfe est aujourd’hui l’Arabie Saoudite et salue la stratégie d’investissement du petit émirat.

En savoir plus : « Le vilain petit Qatar est-il toujours un ami qui nous veut du mal ? »