Après l’affaire des quotas de la FFF en 2011, c’est désormais au PSG d’être au cœur d’un scandale. Entre 2013 et 2018, le centre de formation aurait pratique le fichage ethnique. La cellule de recrutement du PSG aurait en effet, pendant plusieurs années, mentionné des critères ethniques dans ses fiches d’évaluation, notamment concernant leur « origine. » Ainsi pouvait-on lire qu’un joueur prometteur était « français », quand les autres pouvaient être « maghrébin », « antillais » ou encore « africain. »

Dans un communiqué, le PSG ne s’est pas dérobé. Le club « confirme que des formulaires avec des contenus illégaux ont été utilisés entre 2013 et 2018 par la cellule de recrutement du centre de formation, dédiée aux territoires hors Île-de-France. » Mais le Paris Saint-Germain dénonce une « initiative personnelle du responsable de ce département » et assure que, « dès qu’il en a été informé au début du mois d’octobre dernier, le PSG a lancé une enquête interne pour comprendre comment de telles pratiques ont pu exister et décider des mesures qui s’imposent. »

Selon le supporter parisien Paname Squad, généralement bien informé et très suivi, les recruteurs à l’origine de ce fichage ethnique et qui ont été enregistrés à leur insu par les journalistes d’« Envoyé Spécial » en « se sont tous fait virer par le PSG le 30 juin dernier. »

« Il suffit d’observer la couleur de peau des jeunes du PSG pour se rendre compte qu’il n’existe aucune discrimination »

Dans l’émission de France 2, un peu fourre-tout et parfois approximative, on apprend comment le PSG refusait de recruter des joueurs nés en Afrique. « On n’est jamais sûr de leur date de naissance », ironise à Mediapart Serge Fournier. Ce fichage avait provoqué des débats en interne, à en croire le même Mediapart, qui relate une discussion lors de laquelle Pierre Reynaud, responsable du recrutement des jeunes en Île-de-France, dénonçait ces pratiques. « Ce ne doit pas être une question ethnique mais de talent », disait-il.

La polémique pourrait bien faire pschitt. Le président Le Graët a demandé des explications au club parisien, alors que la FFF avait, elle, demandé la mise en place de quotas ethniques. Certaines associations, comme le Cran, attendent que la lumière soit faite sur les responsabilités. Pour SOS racisme en revanche, ce fichage ne faisait évidemment pas partie d’un système organisé par le club. « Il suffit d’observer la couleur de peau des jeunes du PSG pour se rendre compte qu’il n’existe aucune discrimination », explique le président de l’association.

De son côté, l’ex-directeur sportif Olivier Létang se dit « profondément choqué et blessé. » C’est pourtant lui qui a recruté le responsable supposé de ce fichage,  Marc Westerloppe qui, lors d’une réunion, estimait qu’il était « dommage de retrouver les mêmes profils qui sont déjà sur Paris. »