Alors que les ONG, respectivement israélienne et palestinienne, B’Tselem et al Haq, allaient recevoir ce lundi le Prix des droits de l’Homme de la République française 2018 attribué par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), Israël avait largement critiqué la France pour cette décision. Si les récompenses des deux organisations n’ont pas été remises en cause, la France a finalement en partie cédé à l’Etat hébreu.

En effet, la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui devait présider la remise du Prix des droits de l’homme, a décidé de ne pas participer à la cérémonie. Officiellement, « son agenda ne le lui permettait pas », estiment des proches de la ministre qui invoquent les gilets jaunes pour expliquer ce changement de cap. Pourtant, la CNCDH avait annoncé la présence de Nicole Belloubet jusqu’à la semaine dernière.

Aucun ministre n’aura remplacé la Garde des sceaux. C’est effectivement François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’Homme, qui a remis les récompenses. Preuve que la pression d’Israël a été intense : c’est seulement la deuxième fois que cette cérémonie se déroule sans la présence d’un ministre en trois décennies. Selon Le Monde, c’est Matignon qui aurait pris cette décision.

Parmi les hommes qui ont le plus fait pression sur la ministre de la Justice, on retrouve le député franco-israélien Meyer Habib, qui a déclaré : « J’ai honte pour mon pays, qui loin d’assumer ses responsabilités, jette de l’huile sur le feu, attise la haine et encourage la radicalisation antisioniste. » Le CRIF avait lui aussi dénoncé une « provocation. »