Ce lundi, le nouveau préfet d’Île-de-France s’est fait remarquer lors d’une interview particulièrement virulente vis-à-vis du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Michel Delpuech s’est en effet lâché en accusant le CCIF d’« alimenter les rangs de Daesh. » Une accusation grave, que les membres du Collectif n’ont pas vraiment digérée. Il s’agit, selon eux, d’une « imputation d’une extrême gravité qui, outre le fait qu’elle ne repose évidemment sur aucun élément tangible, interroge sur la neutralité et les motivations personnelles de ce haut fonctionnaire. » Entre le CCIF et le nouveau préfet, la tension est à son comble, d’autant que, précise les membres de l’association, « ce n’est pas la première fois que nous avons affaire à lui. »

En effet, rappelle le Collectif, il y a un an et demi, alors que Michel Delpuech était préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, un premier échange houleux avait déjà eu lieu. Le CCIF apportait un soutien juridique à la mosquée de l’Arbresle, qui devait être fermée. Le préfet avait, à l’époque, accusé le gérant de la mosquée d’« islamisme radical. » Le CCIF s’était ensuite insurgé contre les « 450 perquisitions décidées par le préfet », qui n’avaient donné lieu à aucune condamnation, lors de l’état d’urgence. Le Collectif accuse le préfet de proférer des accusations à son encontre par simple esprit de vengeance. « Les associations de défense des droits humains ne sauraient être tenues responsables des échecs sécuritaires de l’Etat », prévient le CCIF dans un communiqué. L’organisation de lutte contre l’islamophobie a décidé de porter plainte contre le représentant de l’Etat et invite les représentants de l’Etat, « au lieu de passer leur temps à (les) diffamer », à plutôt « agir. »