En novembre prochain, le pape se rendre à Bahreïn, un royaume où la majorité chiite est persécutée par la famille royale sunnite.
L’invitation était en suspens depuis 2014. Invité à se rendre à Bahreïn, le pape François n’a jamais donné suite aux sollicitations royales. Il faut dire que la situation sur place, peu médiatisée, montre des discriminations croissantes, depuis 2011, de la famille royale envers les chiites, pourtant majoritaires. Le tout sous l’influence de l’Arabie saoudite.
Invité à Bahreïn dès 2014, donc, le pape a préféré se rendre aux Émirats arabes unis en 2019. Jusqu’alors, le pape préférait discuter avec les sunnites, avant qu’il ne finisse par rencontrer, en mars 2020 en Irak, l’ayatollah al Sistani. Un premier pas vers l’islam chiite.
Au même moment, Salman Bin al-Khalifa, prince héritier de Bahreïn, rencontrait en audience le pape François. Il lui promettait une inauguration en grande pompe de la cathédrale Notre-Dame d’Arabie, à Bahreïn. De quoi inciter le pape à accepter l’invitation.
Dans une lettre adressée à Hamad Isa al-Khalifa, le roi de Bahreïn, le pape aurait exprimé « ses remerciements pour l’ouverture de la cathédrale Notre-Dame d’Arabie », le roi lui aurait alors répondu en le remerciant pour son rôle « dans la promotion du dialogue et de la compréhension entre les religions et les civilisations, ainsi que dans la promotion des valeurs de fraternité humaine, de tolérance et de coexistence entre tous ».
C’est en novembre, soit près d’un an après l’inauguration de la cathédrale, que le pape François se rendra dans le royaume.
Reste à savoir si le pape défendra la cause chiite, alors que l’opposition s’exprime aujourd’hui dans les villages chiites à la périphérie de la capitale, notamment à Diraz, le bastion actuel de la contestation. Le leader spirituel des chiites, l’ayatollah Issa Qassem, y est d’ailleurs assigné à résidence.
En 2016, plusieurs dizaines de dignitaires religieux chiites avaient appelé à l’égalité entre citoyens à Bahreïn, sans être entendu. En 2017, plusieurs chiites avaient été arrêtés, accusés de complot contre l’État.
Par ailleurs, Bahreïn est l’un des premiers pays musulmans à avoir signé les accords d’Abraham et normalisé ses relations avec Israël.