Les membres du NDI, une ONG financée par George Soros, ont vu leur matériel saisi alors qu’ils tentaient de s’ingérer dans le processus électoral de ce samedi 22 février.
Autrefois actif principalement en Europe de l’Est où il sponsorise notamment l’islamophobe hongrois Viktor Orban, George Soros étend sa toile en Afrique en s’appuyant sur un concept d’Open Society initialement développé par le philosophe Karl Popper. Son objectif ? Faire de l’ingérence dans la politique de plusieurs pays en misant sur les vecteurs d’opinion que sont les médias, en manipulant des mouvements citoyens et en lançant des ONG. Avec un but ultime qui serait de « promouvoir l’idéal démocratique » mais aussi de « favoriser l’implantation de l’économie de marché » dans le monde. Au profit des Américains, forcément.
Une transparence à géométrie variable
Le National Democratic Institute (NDI), qui se présente comme une organisation non gouvernementale et que Soros finance via le National Endowment for Democracy (NED), dit vouloir prôner « la transparence dans les processus électoraux ». Comme au Togo, où la population doit voter ce samedi pour son président. Sauf que le NDI n’est pas aussi transparent qu’il le dit… En milieu de semaine, la présidence togolaise retirait son accréditation en tant qu’observateurs à une ONG baptisée Concertation Nationale de la Société Civile du Togo (CNSC-Togo).
La raison ? Le NDI devait apporter un soutien logistique a l’ONG togolaise mais ni cette dernière ni l’ONG américaine n’avaient prévenu les autorités locales. Si l’annulation de l’accréditation de CNSC-Togo a provoqué un tollé, l’explication fournie par les autorités togolaises fait état d’une omission volontaire de cette information : « A aucun moment dans notre communication avec cette plateforme, il n’a été fait mention du NDI », précise ainsi Tchambakou Ayassor, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a fait saisir le matériel, notamment les ordinateurs, des équipes du NDI qui s’apprêtaient à œuvrer à Lomé, la capitale du Togo. Une équipe qui se trouvait dans un hôtel de la capitale en ayant déclaré une autre adresse de résidence.
Par ailleurs, Dany Ayida, l’un des directeurs du NDI — ONG qui se dit non partisane — a récemment apporté son soutien à un des candidats à la présidentielle, Agbéyomé Kodjo.
Le NDI de Soros s’est déjà ingéré dans plus de 150 élections
Le NDI de Soros n’est en réalité pas si indépendant que cela. Il a été accusé par le Kremlin d’être un des acteurs des « révolutions de couleur » et « d’avoir dépensé des millions pour mettre en cause la légitimité des élections russes ». George Soros est, de son côté, personnellement mis en cause dans plusieurs pays. Outre le NDI, il était également à la tête du Quantum Fund, un fonds d’investissement qui avait « déclenché, pour des raisons politiques, la tempête sur les monnaies du Sud-Est asiatique », selon le Premier ministre malais de l’époque, Mahathir Mohamad. Le spéculateur Soros, qui a déjà fait sauter la Banque d’Angleterre, avait voulu faire payer à la Malaisie son désaccord sur le dossier birman et avait alors plaidé un simple « malentendu », sans pour autant tenter de balayer les accusations de l’incorruptible Mahathir Mohamad.
Figure de proue du lobby démocrate américain, Soros tente donc de mettre sa patte sur de nombreux pays. Comme en Espagne, où le financier a rencontré officieusement Pedro Sánchez à plusieurs reprises. Il a fait venir le chef de gouvernement ibérique à Washington où il a notamment soutenu la candidature d’Hillary Clinton à la Maison-Blanche. Fin 2019, le NDI réunissait une dizaine d’anciens chefs d’Etat africains à Niamey avec un objectif : mettre en place une stratégie africaine. Dans un communiqué, le NDI se félicite d’avoir « déjà appuyé les élections dans plus de 150 pays » depuis sa création en 1983. Une autre façon de définir l’ingérence américaine… Le Togo semble avoir réussi à échapper au lobbying de George Soros en laissant libres les Togolais de voter pour qui bon leur semble.