« Je ne peux pas supporter l’idée qu’on pense qu’Hapsatou est mal traitée par la production. » La phrase est signée Stéphane Simon, coproducteur de l’émission de C8 « Les Terriens du dimanche ». Celui-ci a tenté de désamorcer la polémique entre la chroniqueuse Hapsatou Sy et l’animateur Thierry Ardisson. Victime d’insultes racistes de la part d’Eric Zemmour, Hapsatou Sy a littéralement été lâchée par l’homme en noir, qui lui a reproché de vouloir faire le buzz.

Le coproducteur, dans Le Parisien, affirme que « ce n’était pas possible de laisser un échange aussi violent devant des centaines de milliers de personnes. » Comme s’il avait voulu épargner sa chroniqueuse. Mais en réalité, Stéphane Simon a surtout voulu éviter un procès car, comme indiqué dans le communiqué de la chaîne, c’est bien le service juridique de C8 qui a mis son véto à la diffusion de la séquence lors de laquelle Eric Zemmour explique que le prénom d’Hapsatou Sy « est une insulte à la France. »

Mais aujourd’hui, c’est sur l’attitude de Thierry Ardisson qu’il convient de s’arrêter quelques minutes. L’attitude devant les caméras d’abord : en riant de bon cœur suite aux propos d’Eric Zemmour, l’animateur a montré sa pire facette. Sans trop en dire, Ardisson a toujours laissé ses idées réactionnaires fleurir à l’antenne. Comme lorsqu’il parlait de « culture antisémite » dans « les familles musulmanes », comme lorsqu’il dénonce « la gauche islamo-gauchiste » ou comme lorsqu’il laisse Sonia Mabrouk dire que le CCIF est « proche des Frères musulmans ».

L’attitude d’Ardisson après la diffusion de l’émission est peut-être encore plus condamnable : à propos d’une possible démission d’Hapsatou Sy, il n’hésite pas à balancer en public les problèmes financiers supposés de sa chroniqueuse. Il ajoute, grand prince : « Si elle revient dans un bon esprit, je souhaite qu’elle revienne. Mais pas si elle revient pour nous faire des scènes comme ça tous les jeudis soirs. » Autrement dit : « Si tu es victime de racisme, prends-le avec le sourire ou quitte l’émission. »

Honteux. Chez Ardisson, le racisme a libre court. Pire, il est même recommandé pour faire de l’audience. Mais en cas de dérapage, promis, la séquence sera coupée au montage. Ouf.