Le Conseil d’État interdit définitivement à la mairie de Beaucaire de disposer une crèche dans le hall de son hôtel de ville. Cette année, la mairie optera pour une exposition.
Chaque année, c’est le même refrain. Alors que les décorations de Noël commencent à être installées, les crèches font également leur réapparition. Pour certaines mairies d’extrême droite, c’est l’occasion de tordre le cou à la loi de 1905. Et l’occasion de batailles judiciaires âpres. En effet, les villes de Béziers et de Beaucaire sont, à chaque période de Noël, poursuivies en justice et interdites de crèches. Mais chaque année, elles réinstallent l’étable, les animaux et les rois mages sans vergogne.
La justice avait, par exemple, interdit à la mairie de Beaucaire d’installer une crèche dans le hall de l’hôtel de ville. Et forcément, cela n’a pas plu au Rassemblement National, qui est allé jusqu’au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, pour faire valoir ses droits. Sans succès : la décision a été confirmée par l’instance, deux ans quasiment jour pour jour après que le tribunal administratif de Nîmes avait ordonné en référé « la suspension de l’exécution de la décision non formalisée du maire de la commune de Beaucaire d’installer une crèche de la nativité dans l’enceinte de l’hôtel de ville du 3 décembre 2020 au 2 février 2021 ». C’est le préfet du Gard qui avait saisi la justice.
En cause, l’idéologie autour de la crèche installée dans l’hôtel de ville. En effet, selon la mairie de Beaucaire, celle-ci « présente un caractère culturel, artistique ou festif ». Le maire de la ville, Julien Sanchez, parlait alors de « discrimination ».
Depuis 2014, chaque année, la mairie tente d’installer sa crèche, malgré les attaques du préfet. Julien Sanchez semble, cette année, avoir trouvé enfin la parade : il promet en effet une exposition en lieu et place d’une crèche. De quoi satisfaire tout le monde, puisque, si elle ne promeut pas la religion, l’exposition aura donc un caractère culturel et sera donc jugée légale.