Sous la pression de l’extrême droite, la FNAC a accepté de retirer un jeu antifasciste. Le magasin a apporté une réponse rapide pour éviter une polémique.
Le 10 novembre dernier, la FNAC mettait en vente un jeu pour le moins original : « Antifa ». Ce jeu de cartes a été créé par « La Horde », un site antifasciste, et par les éditions Libertalia, qui l’utilisaient initialement « comme outil de formation ». Sur le ton de l’humour, il s’agissait de lister des actions antifascistes. Très rapidement, l’extrême droite a déploré la vente de ce jeu…
Outre le Rassemblement nationale, c’est un syndicat de commissaires, le Syndicat de commissaires de la Police nationale (SCPN), qui a demandé à la FNAC de retirer le jeu de son catalogue. « Ce ‘jeu’ est en vente à la FNAC. Un commentaire pour ainsi mettre en avant les antifas, qui cassent, incendient et agressent dans les manifestations ? », a interrogé le syndicat.
Sans crier gare, la FNAC a décidé de retirer le jeu en question. « Nous comprenons que la commercialisation de ce ‘jeu’ ait pu heurter certains de nos publics. Nous faisons le nécessaire pour qu’il ne soit plus disponible dans les prochaines heures », a fait savoir la boutique en ligne, non pas au RN mais au SCPN.
Une action qui étonne : la boutique laisse en effet des œuvre d’extrême droite, comme celle de Renaud Camus, sur son site et se laisse faire au moindre coup de pression du RN, qui voit « les antifa » comme des « groupuscules haineux qui ne connaissent que la violence pour s’attaquer à notre démocratie et à ce que nous avons de plus cher dans notre pays… ».
Une censure en bonne et due forme. Mais il faut dire qu’avec des scores importants lors des dernières élections, l’extrême droite représente certainement de grosses parts de marché chez les clients de la FNAC. Cela valait bien quelques compromissions de la part de la filiale du groupe FNAC-Darty.