Ce mardi, Emmanuel Macron a convié à l’Elysée différents acteurs de la politique de la Ville. Le président de la République dévoilera plusieurs initiatives censées améliorer la vie dans les quartiers défavorisés. La suite logique des propositions du rapport remis par Jean-Louis Borloo à la présidence ? Pas vraiment : Emmanuel Macron ne serait pas disposé à reprendre la majeure partie des pistes évoquées par l’ancien ministre et maire de Valenciennes. D’ailleurs, précise l’Elysée, ce que dira Macron aux acteurs de la politique de la Ville sera loin d’être un « catalogue de mesures. »

La présidence de la République veut cependant faire de ce rendez-vous un « évènement de mobilisation en faveur des quartiers prioritaires. » Lors de la première réunion qui a eu lieu ce matin, Jean-Louis Borloo était bien présent, mais il était convié autour de la table aux côtés de l’humoriste Yassine Belattar ou encore de l’entrepreneur Saïd Hammouche, mais également d’un proviseur de lycée. En fin de matinée, Emmanuel Macron a programmé un discours devant notamment des élus en attente de mesures fortes.

Il n’y aura pas « un avant et un après rapport Borloo »

« L’enjeu n’est pas tant budgétaire que de mobilisation et d’efficacité », assurait l’Elysée avant cette matinée consacrée aux quartiers populaires. Une manière de dire que la réunion ne donnera pas lieu à un plan Marshall des banlieues. Parmi les mesures, cependant, cette promesse faite par l’Etat d’aider les jeunes des quartiers à trouver des stages de 3e en proposant 30 000 offres. Emmanuel Macron doit également rappeler qu’il a déjà engagé le dédoublement des classes de CP, le lancement des emplois francs ou encore le déploiement de la police de sécurité du quotidien.

Rien de neuf sous le soleil de l’Elysée, donc. Puisque Macron précise qu’il n’y aura pas « un avant et un après rapport Borloo », ni « un avant et un après 22 mai. » Jean-François Copé estime que « ne pas prendre en compte ce projet après l’avoir commandé serait un camouflet à l’égard de tous les acteurs impliqués, à commencer par les maires. » Des maires qui se sentent oubliés. Certains ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de leur faire « de nouveau confiance. »

En France, on compte environ 1 300 quartiers prioritaires en métropole. Le président, en novembre dernier, avait appelé à la « mobilisation nationale. » Les cinq millions d’habitants attendent des mesures. Cette matinée risque de les laisser sur leur faim.