Le procès de Geert Wilders, un député hollandais inculpé pour incitation à la haine et insultes racistes, s’est ouvert ce matin en son absence. Une affaire qui va délimiter les frontières de la « liberté d’expression », à quelques mois des élections législatives.

« C’est un procès politique et j’ai décidé de ne pas être présent. C’est mon droit en tant qu’homme politique de m’exprimer quand il y a un problème aux Pays-Bas. » Ainsi s’est justifié, par ce communiqué transmis et lu par son avocat, Geert Wilders, un député néerlandais dont le procès pour incitation à la haine s’est ouvert aujourd’hui. Un collège composé de trois juges va se pencher, jusqu’au 25 novembre prochain, sur l’affaire Wilders, accusé d’incitation à la haine et d’insultes à caractère raciste, proférées à l’encontre de la communauté marocaine du pays.

Le noeud de l’affaire consiste en des commentaires faits par le leader du Parti de le Liberté lors d’un rassemblement politique en mars 2014. Face à un parterre de partisans et de sympathisants, il a demandé : « Voulez-vous plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas ? » Question à laquelle l’assistance a répondu en criant : « Moins ! Moins ! » Un Geert Wilders souriant leur a alors promis : « Nous allons organiser cela ».

« Voulez-vous plus ou moins de Marocains aux Pays-Bas? »

Selon l’avocat du chef populiste, la décision de Wilders de ne pas se présenter à son procès « n’est pas une grande surprise ». « Cela corrobore ses déclarations antérieures et nous, en tant que défense, respectons sa décision de ne pas comparaître devant la cour », a-t-il poursuivi devant le tribunal de Schiphol où se tient le procès. La ville, qui abrite l’aéroport international au sud d’Amsterdam, a été choisie comme lieu de procès pour maximiser la protection de celui qui est devenu « l’homme le plus protégé des Pays-Bas ».

Ce n’est pourtant pas la première fois que le chef de parti est impliqué dans un procès pour racisme et incitation à la haine : il avait été acquitté des mêmes charges en 2011. Ce matin, devant le tribunal, des soutiens indéfectibles scandaient « Moins de chevaliers de la moralité, plus de patriotes ! » ou encore « Au Parlement, via Schiphol » reprenant la demande du politicien d’être jugé par ses pairs et non par la justice. « C’est une honte qu’il soit jugé pour avoir dit ce qu’il pensait », a confié l’un des manifestants à l’AFP. Geert Wilders est passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement, assortie d’une amende d’au moins 20 000 euros. Une sentence dont l’application s’annonce déjà guère probable, selon les experts néerlandais.

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