« Cette loi n’a pas sa place dans une société qui s’enorgueillit de promouvoir l’égalité entre les sexes », écrit Tendayi Achiume, de nationalité zambienne, dans un rapport à l’issue d’une enquête d’une semaine aux Pays-Bas.

Cette interdiction a pris effet en août après son adoption par le Parlement en 2018. Se voiler le visage est interdit dans les bâtiments publics et les transports.

« Le débat politique autour de l’adoption de cette loi indique clairement qu’elle visait à cibler les femmes musulmanes et même si cet objectif n’était pas l’intention, elle en a eu sans aucun doute l’effet », poursuit cette responsable de l’ONU.

La loi stipule que les personnes doivent être reconnaissables dans les espaces publics et s’applique donc également aux casques intégraux ou aux capuches. Les contrevenants sont passibles d’une amende de 150 euros.

Le député néerlandais d’extrême droite Geert Wilders avait proposé une telle interdiction sur le voile dès 2005.

L’islam « est sans arrêt représenté, y compris au parlement, comme opposé de façon inhérente à l’identité nationale néerlandaise », a accusé Tendayi Achiume.

Elle s’en est pris enfin à ce qu’elle a appelé le « paradoxe néerlandais », à savoir cette « insistance à souligner que l’égalité et la tolérance existent déjà et qui en fait constitue une barrière pour réaliser cette égalité et cette tolérance dans les faits ».

« Dans de nombreux domaines, y compris dans les propos politiques et sociaux, et même par le biais de certaines lois et politiques, on insiste sur le message que pour être véritablement néerlandais, il faut être blanc et d’origine occidentale », selon la rapporteuse de l’ONU.