Mieux vaut ne pas parler en arabe quand on prend l’avion. Deux voyageurs en ont fait l’amère expérience récemment.

Khairuldeen Makhzoome, un étudiant de 26 ans en sciences politiques à l’université de Berkley, vivant aux Etats-Unis, embarque à bord d’un vol partant de Los Angeles. Ce jeune homme appelle son oncle vivant en Irak pour lui raconter son dîner de la veille avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. L’étudiant d’origine irakienne parle logiquement en arabe avec son oncle sous le regard pesant de sa voisine : « Je l’ai juste appelé et lui ai raconté. Il m’a demandé de l’appeler quand j’atterrirais à Oakland. J’ai dit ‘Inch’Allah, Inch’Allah, je t’appellerai quand j’arriverai.’ Durant ma conversation, une femme me fixait du regard », explique-t-il à CNN.

Interrogé par le FBI pour avoir dit « Inch’Allah »

Le jeune homme pense au départ que la femme le fixe car il parle trop fort. Mais il raconte la suite… Tout se passe très rapidement : « Un homme est arrivé avec la police en deux minutes — je ne reviens pas de leur vitesse à intervenir — et m’a demandé de quitter l’avion. » Le jeune homme sort alors de l’avion, accompagné par les policiers. « Je me sentais oppressé. J’avais peur. Un des policiers m’a demandé : ‘Il parait que tu avais une conversation sérieuse au téléphone. A qui parlais-tu ?’ », raconte Khairuldeen Makhzoomi. Son seul tort ? Avoir parlé en arabe. L’étudiant a logiquement raté son vol et a, en prime, eu droit à un long interrogatoire « oppressant » et « humiliant » par le FBI… avant de repartir sans comprendre ce qui lui était arrivé.

Une affaire qui n’est pas sans rappeler une autre histoire arrivée quelques jours plus tôt… Meghary Yemane Tesfagiorgis, un homme d’origine érythréenne, embarque sur la compagnie EasyJet pour un vol Rome-Londres. Le passager assis à ses côtés, effrayé, prévient le personnel de bord qu’il n’a pas confiance en son voisin. « On m’a demandé de me présenter à l’avant de l’avion où j’ai été accueilli par un policier armé, explique l’homme. Le capitaine m’a demandé de bien vouloir quitter l’avion. Quand j’ai demandé pourquoi, il m’a expliqué qu’un passager ne se sentait pas en sécurité avec moi dans l’avion », raconte-t-il sur la chaîne anglaise ITV News London. Le jeune homme est finalement relâché après un interrogatoire de… 15 heures. Comme compensation, la compagnie lui a généreusement offert un autre billet.

Jenna Belhadj, 16 ans est en classe de première au lycée La Rochefoucauld à Paris.

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