Anonymes, célébrités, chefs d’Etats et de gouvernements… C’est certainement le scandale financier du siècle que révèle la presse depuis ce dimanche soir. 107 rédactions ont travaillé sur la plus grosse fuite dans la presse d’une évasion fiscale de grosse ampleur. Tout au long de la semaine, de nouvelles informations seront distillées… 

En France, Le Monde et l’émission « Cash Investigation » ont travaillé avec d’autres rédactions de 76 pays, toutes coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui avait déjà révélé les SwissLeaks l’an dernier. Un lanceur d’alerte a fourni une quantité impressionnante de documents — 11,5 millions de fichiers — provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, un spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore. Des fichiers qui balaient une période allant de 1977 à 2015. Et de nombreux chefs d’Etat, mais aussi des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités risquent gros : des poursuites pourraient être engagées pour les uns, la carrière des autres pouvant s’arrêter net. Comme en Islande, où le Premier ministre fait partie de la liste du scandale. L’ICIJ met à jour, petit à petit, une infographie sur le sujet…

Pourquoi est-ce scandaleux ? Parce que la firme Mossack Fonseca, domicilie des sociétés-écrans dans des juridictions offshore. L’objectif : organiser la fuite de capitaux en tout anonymat. Le système opaque du Panama permet de garder le secret sur des fortunes colossales qui entrent dans un système de blanchiment d’argent. Plus de 214 000 entités offshore ont été créées ou administrées par Mossack Fonseca. C’est dire l’ampleur du scandale. Si toutes les sociétés citées dans les documents ne sont pas forcément dans l’illégalité, force est de constater que de nombreuses d’entre elles risquent aujourd’hui de porter préjudice à leurs administrateurs. Parmi les noms cités en amont de ces révélations, celui de Vladimir Poutine, celui du Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, ou encore du footballeur Messi.

Du côté français, quelques noms ont également déjà été cités, avant même la diffusion du reportage de « Cash Investigation ». Parmi ces noms, ceux de Jérôme Cahuzac, mais également de Michel Platini ou encore des Balkany. Une affaire qui pourrait bien remonter jusqu’à Nicolas Sarkozy, puisque le cabinet d’avocat dans lequel il est associé aurait permis à ses amis de Levallois-Perret de réaliser un montage financier complexe via le Panama. Le nom de Patrick Drahi, l’homme d’affaires franco-israélien d’Altice — SFR ou encore BFM TV — est lui aussi cité. Depuis dimanche soir, les chefs d’entreprises et politiques français ayant organisé la fuite de leurs capitaux au Panama doivent être bien stressés en attendant les révélations ce soir, sur France 2.

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