C’est aujourd’hui qu’est célébré le jour de la Nakba au Proche-Orient. La Nakba, c’est « la catastrophe » représentée par la proclamation de l’Etat d’Israël en 1948 pour les Palestiniens. Et alors que l’Etat hébreu fête des 70 ans de sa proclamation avec notamment l’inauguration de l’ambassade américaine de Jérusalem hier, les Palestiniens pleurent aujourd’hui leurs morts. Ce lundi aura été l’un des jours les plus meurtriers de l’histoire de Gaza. Lors de la « grande marche du retour » qui a lieu chaque jour à la frontière de la bande de Gaza, les tirs nourris de l’armée israélienne ont fait 59 morts et plus de 2 400 blessés. Une répression et un massacre qui n’ont pas empêché Donald Trump et les Israéliens de faire la fête.

Car si, pour les uns, la journée a été historique avec le transfert officiel de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, les journalistes présents sur place n’ont pu que remarquer comment Israéliens et Américains ont justifié la soixantaine de morts côté palestinien. « Nous pensons que le Hamas est responsable de ces morts tragiques, a asséné le porte-parole de la Maison-Blanche. C’est leur exploitation cynique de la situation qui conduit à ces morts. Nous voulons qu’ils cessent. » Une phrase qui aurait pu être prononcée par Netanyahu. Le Premier ministre rejette la faute sur le Hamas et s’est même fendu hier d’une phrase plus que malvenue : selon lui, l’inauguration de l’ambassade américaine était « un grand jour pour la paix. »

Ce mardi, alors qu’ils célèbrent l’exode de centaines de milliers de Palestiniens après la création d’Israël en 1948, les Palestiniens se préparent à une grève générale. Les manifestations à la frontière devraient, elles aussi, reprendre, malgré les tirs de l’armée d’occupation.