Huit mois de prison et une amende de 5 000 shekels — environ 1 400 dollars. Voilà la peine dont a écopé Ahed Tamimi lors de son procès plusieurs fois reporté. Mais surtout trois ans de prison avec sursis. La jeune fille de 17 ans, devenue l’icône de la lutte pour les droits des Palestiniens, avait bousculé et giflé deux soldats israéliens dans son village de Nabi Saleh en décembre dernier.

« L’incarcération continue de l’activiste palestinien Ahed Tamimi est une tentative flagrante d’intimider ceux qui osent défier l’occupation », indique Amnesty International dans un communiqué. La peine est disproportionnée au vu de son âge, selon l’ONG, qui écrit : « En condamnant Ahed à huit mois de prison, les autorités israéliennes ont confirmé une fois de plus qu’elles ne tiennent aucun compte des droits des enfants palestiniens et n’ont aucune intention de revenir sur leurs politiques discriminatoires. »

Amnesty rappelle que, « en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant, dont Israël est signataire, l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant ne peut être utilisée qu’en dernier recours et pour la durée la plus courte possible. »

Reconnue coupable de quatre des 12 chefs d’accusation portés contre elle, Ahed Tamimi n’est pas la seule de sa famille à avoir été arrêtée par les autorités locales, qui ont lancé contre les Tamimi une véritable vendetta : sa mère a été condamnée à huit mois de prison et une grosse amende et son cousin condamné à une amende.

« La condamnation d’aujourd’hui est un autre exemple alarmant du mépris des autorités israéliennes pour leur obligation de protéger les droits fondamentaux des Palestiniens vivant sous occupation, en particulier les enfants. Ahed Tamimi est mineure. Rien de ce qu’elle a fait ne justifie son maintien en détention et elle doit être libérée immédiatement », exhorte Amnesty International.

Chaque année, des centaines d’enfants palestiniens sont poursuivis dans les tribunaux militaires israéliens pour mineurs. Les personnes arrêtées sont systématiquement privées de leurs droits et soumises à des mauvais traitements. Il y aurait actuellement environ 350 enfants palestiniens en détention en Israël.