Ozil, international allemand d’origine turque, avait condamné vendredi sur les réseaux sociaux la répression de la Chine contre la minorité musulmane dans sa région occidentale, tout en critiquant les pays musulmans pour ne pas l’avoir dénoncée.
« Des Corans sont brûlés… des mosquées détruites… les écoles islamiques interdites… des intellectuels religieux tués les uns après les autres… Des frères envoyés par la force dans des camps », s’était-il indigné dans un message diffusé en langue turque sur Twitter et Instagram.
« Les musulmans restent silencieux. On n’entend pas leur voix », avait-il ajouté dans son message où figure à l’arrière plan le drapeau de ce que les séparatistes ouïghours appellent le Turkestan oriental.
La rencontre devait initialement être retransmise en direct par la chaîne sportive de CCTV peu après minuit, lundi, selon un programme publié précédemment sur le compte officiel de la Ligue.
Toutefois, dimanche, CCTV avait remplacé le match prévu à son programme par celui qui sera disputé à 14H00 GMT, et diffusé en différé, entre Tottenham et Wolverhampton.
Samedi, Arsenal a pris ses distances par rapport aux propos d’Ozil, affirmant que le club a « toujours adhéré au principe de ne pas s’impliquer dans la politique ».
Le numéro 10 des Gunners, 31 ans, s’est rapproché ces dernières années du président turc Recep Tayyip Erdogan, à la tête d’un des rares pays à majorité musulmane critique du traitement des Ouïghours en Chine.
Des photos d’Ozil aux côtés de l’homme fort d’Ankara avaient créé une polémique en Allemagne à l’approche de la Coupe du monde 2018.
Des organisations de défense des droits de l’Homme et des experts accusent Pékin d’avoir interné dans le Xinjiang jusqu’à un million de musulmans, principalement ouïghours, dans des camps de rééducation politique.
Pékin dément ce chiffre et parle de « centres de formation professionnelle », destinés à aider la population à trouver un emploi et à l’éloigner de la tentation de l’islamisme et du terrorisme.
Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants a adopté début décembre un projet de loi appelant à des sanctions contre Pékin en réponse à l’internement de musulmans ouïghours.
Le basket-ball américain s’était également vu infliger des mesures de rétorsion du diffuseur chinois après le soutien du directeur général des Houston Rockets, Daryl Morey, aux manifestants pro-démocratie de Hong Kong, entraînant des tensions diplomatiques entre les deux pays.