Dans un rapport très attendu, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU confirme que la Chine pourrait bien avoir commis des crimes contre l’humanité dans le Xinjiang, contre les Ouïghours.
La Haut Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, vient enfin de rendre son rapport sur la situation des Ouïghours et sur le traitement qui lui est réservé par la Chine. S’il ne surprend pas, ce document met des mots sur les atrocités subies par les Ouïghours.
Tout un symbole : le document d’une cinquante de pages a été le denier de Michelle Bachelet. La Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU laisse en effet sa place.
Au-delà de l’aspect symbolique, le rapport ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà. Mais le fait que l’ONU communique sur ce qui se déroule sur place ajoute des preuves aux soupçons. « L’ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire de membres des Ouïghours et d’autres groupes à prédominance musulmane, selon les conclusions du document, peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l’humanité ».
Et maintenant, on fait quoi ?
Ces possibles « crimes contre l’humanité » vont certainement permettre à l’organisation internationale d’alerter comme il se doit sur la situation des Ouïghours sur place.
D’autant que l’ONU s’appuie, pour en arriver à ces conclusions, sur de nombreux témoignages de victimes de la Chine. Une quarantaine de témoins racontent ce qu’ils ont subi, quand la majorité d’entre eux se souviennent de leur détention les fameux « camps de rééducation », de « formation professionnelle » ou « de travail », selon les mots de Pékin.
Les actes de torture décrits par l’ONU sont terrible. Mais les Nations unies racontent également les violences, les traitement médicamenteux forcé ou même les viols et les stérilisations forcées. De quoi prouver les crimes contre l’humanité et les violations quotidiennes des droits humains.
De son côté, la Chine a tout fait pour étouffer le rapport. Mais l’ONU a pris son temps pour pouvoir publier le document.
Human Rights Watch demande au Conseil des droits de l’homme de poursuivre ses enquêtes, quand Amnesty International voudrait aussi que le Conseil « mette sur pied un mécanisme indépendant international pour enquêter » plus précisément sur les crimes chinois.
Reste désormais à savoir si le rapport permettra à l’ONU d’engager des actions sérieuses contre Pékin.