Condamné à la prison à vie en 2014, Ilham Tohti « œuvre depuis plus de 20 ans à améliorer la situation de la minorité ouïghoure et à promouvoir le dialogue et la compréhension interethniques en Chine », a souligné l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) dans un communiqué.

Ilham Tohti a également été recommandé par des élus américains pour recevoir le prix Nobel de la Paix 2019, alors que la Chine est soupçonnée par des associations de défense des droits de l’Homme d’avoir interné jusqu’à un million de personnes, des Ouïghours et d’autres membres de minorités surtout musulmanes, dans des camps de rééducation.

Créé en 2013 et doté de 60.000 euros, le prix Václav-Havel sera décerné à Strasbourg le 30 septembre, veille de la fête nationale chinoise.

Les deux autres candidatures présélectionnées sont celles de l’avocat Buzurgmehr Yorov, condamné à 28 ans de prison au Tadjikistan, alors qu’il « représente, depuis près de 20 ans, des personnes persécutées en raison de leurs convictions politiques et de leur activisme », ainsi que celle de l’Initiative des jeunes pour les droits de l’Homme créée en 2003, qui « s’attache à promouvoir la réconciliation en établissant des liens entre les jeunes des Balkans ».

Récompensant des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l’Homme, le Prix Václav-Havel avait été décerné en 2018 à Oïoub Titiev, responsable en Tchétchénie de l’ONG russe Memorial, qui s’est vu accorder une liberté conditionnelle en juin après dix-huit mois de prison.

En 2016, avait été primée l’ex-esclave yazidie du groupe État islamique Nadia Murad, lauréate ensuite en 2018 du Prix Nobel de la Paix, et en 2017 le prix avait été attribué à Murat Arslan, magistrat turc emprisonné dans le sillage des purges ayant suivi le coup d’État manqué de juillet 2016.