En mars, Mme Michelle Bachelet avait assuré attendre le « feu vert » de Pékin pour un « accès total » à cette vaste région du nord-ouest chinois, théâtre de tensions entre la majorité musulmane et la minorité han (chinois de souche).

Au nom de la lutte contre le terrorisme, l’islamisme et le séparatisme, Pékin y a considérablement renforcé les mesures de surveillance et ouvert des « centres de formation professionnelle » pour les personnes soupçonnées de radicalisation islamiste.

Des associations de défense des droits de l’homme estiment qu’un million de personnes sont ou ont été détenues dans ces centres qu’elles qualifient de camps de rééducation politique.

Lors d’une conférence de presse à Genève, l’ambassadeur chinois auprès de l’ONU, M. Chen Xu a rappelé que son gouvernement démentait l’existence de camps, réitérant qu’il s’agit de « formation professionnelle » destinée notamment aux jeunes exposés à des idéologies « extrémistes ».

« Voir c’est croire », a déclaré Chen, ajoutant qu’il espérait que Mme Bachelet « se rendrait dans la région ».

« L’invitation (…) est toujours sur la table et nous espérons trouver un moment qui convienne aux deux parties », a-t-il expliqué.

Le bureau de Mme Bachelet n’était pas immédiatement disponible pour commenter ces déclarations.

Le Xinjiang a été le cadre de violentes tensions inter-ethniques et d’attentats meurtriers avant d’être placée ces dernières années sous haute surveillance policière.

Comme pour le Tibet, les autorités de Pékin craignent que l’extrémisme religieux dans ces régions aux confins de la Chine ne conduise à un éclatement du pays.