La police néo-zélandaise tire une certaine fierté du fait que la majorité de ses agents travaillent sans être armés. Mais le commissaire Mike Bush a estimé que des changements étaient nécessaires après le massacre perpétré par l’extrémiste australien Brenton Tarrant, qui avait tué 51 fidèles pendant la prière du vendredi.

« Notre environnement opérationnel a changé après les événements du 15 mars à Christchurch », dit M. Bush. « La menace est toujours au niveau +moyen+ et nous réévaluons constamment nos outils, nos entraînements et les capacités que nous utilisons pour demeurer apte à remplir notre mission. »

Les policiers en patrouille ne portent pas d’arme en Nouvelle-Zélande. Mais il existe des unités spécialisées, connues sous le nom d’Armed Offender Squads (AOS), qui peuvent être mobilisées si nécessaire.

La police va désormais tester dans trois régions, dont celle de Christchurch, des patrouilles permanentes d’agents des AOS pour faire face aux urgences.

« L’essai de ces nouvelles équipes va être observé de près et ne signifie pas que la norme dans la police sera le port d’arme », a déclaré le ministre de la Police Stuart Nash.

Les deux policiers qui avaient arrêté Brenton Tarrant étaient alors armés. Ils venaient de participer à une formation sur le comportement à tenir face à des délinquants armés.

Le duo, dont l’identité n’a jamais été communiquée officiellement, a reçu cette semaine la médaille de la bravoure des mains de la Première ministre Jacinda Ardern.

Son gouvernement a multiplié ces derniers mois les réformes en réaction à ce carnage qui avait bouleversé un archipel jusqu’alors très pacifique.

Mme Ardern a notamment durci la législation sur les armes et lancé un programme de rachat des armes légalement détenues par des particuliers.

Elle a aussi annoncé la création d’une équipe d’enquêteurs dédiés à la traque des contenus extrémistes violents sur internet, une mesure qui va de pair avec ses efforts pour contraindre les géants d’internet à se mobiliser contre leur  diffusion.

Brenton Tarrant avait filmé et retransmis en direct les images du carnage. Son procès débutera en juin à Christchurch.