D’avis d’officiel, c’est la première fois qu’un président de la Ve République assiste au nouvel an juif dans la Grande Synagogue de Paris. Une « cérémonie laïque », précise le JDD qui ajoute même, sans ironie aucune, que « le président n’a pas pris la parole pour des questions de laïcité. » Mais Emmanuel Macron était pourtant bien là hier soir, quelques semaines seulement après avoir boudé le dîner de rupture du jeûne organisé par le CFCM. A l’époque, le membre du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, assurait recevoir des appels de fidèles s’étonnant qu’Emmanuel Macron ait participé au dîner du CRIF mais pas à l’iftar du CFCM. Autant dire que la présence de Macron au nouvel an juif ravivera ce sentiments de deux poids-deux mesures.

Mais du côté de l’Elysée, on précise que le président avait célébré les 500 ans du protestantisme et avait participé au dîner de rupture du jeûne du ramadan, alors qu’il venait d’être élu président. Cette année, donc, Emmanuel Macron se contentera de Roch Hachana. L’occasion de rencontrer les grands rabbins de France et de Paris, Haïm Korsia et Michel Gugenheim, ainsi que le président du Consistoire, Joël Mergui. Il a été question, pendant cet événement, de « la recrudescence des actes antisémites » ou encore de la « laïcité de repli qui croit lutter contre l’islamisme », selon Joël Mergui qui a demandé que « l’abattage rituel, la circoncision, les fêtes religieuses » ne soient « plus perçues comme des concessions en marge du droit » mais comme « des libertés évidentes. »