Ce dimanche, la Tunisie votait pour son nouveau président de la République. Au terme d’une campagne chaotique, marquée par l’incarcération d’un des vingt-six candidats à la présidentielle, c’est Kaïs Saïed qui a battu ce même candidat, qui avait malgré tout réussi à se qualifier pour le second tour. Nabil Karoui a été largement battu par son concurrent après une campagne de… quarante-huit heures.

Deux jours de campagne qui auront cependant permis aux deux finalistes de se prêter au jeu du démocratique débat de l’entre-deux tours. Un exercice inédit en Tunisie. Ce débat télévisé n’a pas convaincu mais a notamment permis d’en savoir un peu plus sur le programme, jusque là très flou, de Kaïs Saïed.

« Celui qui fait avec l’entité sioniste doit être jugé pour haute trahison »

Le nouveau président était, il y a quelques jours, interrogé sur la question de la normalisation avec Israël. « Normalisation avec qui ? Le mot normalisation est faux. C’est une traitrise. Celui qui fait avec l’entité sioniste doit être jugé pour haute trahison », a-t-il expliqué avant d’ajouter que la Tunisie était, avec Israël, « en situation de guerre ».

Par peur d’être accusé d’antisémitisme, Kaïs Saïed a tenu à préciser : « Nous faisons avec les juifs mais nous ne faisons pas avec le gouvernement israélien ».

Nabil Karoui, lui, avait affirmé que la position de la Tunisie quant à Israël « doit être calquée sur celle des Palestiniens » et indiqué qu’il était « pour une loi qui criminaliste la normalisation avec Israël ».