Dans un entretien à L’Obs, Najat Vallaud-Belkacem prend clairement un chemin différent de celui de Manuel Valls à propos de sa perception de l’Islam en France. Selon elle, il faut avant tout combattre le ressentiment qui existe à l’égard des musulmans.

Dans une équipe, le chef n’est pas toujours suivi par ses hommes et femmes. C’est, de prime abord, le cas dans le gouvernement où, sur le thème récurrent de l’Islam, la cacophonie règne. Alors que Manuel Valls ne cesse de crier haut et fort, suite à un article du New York Times, que la France ne fait pas dans l’islamophobie d’Etat, sa ministre de l’Education nationale vient de gentiment s’en prendre à l’obsession de son patron pour l’Islam. Dans un entretien paru dans L’Obs de ce mercredi, Najat Vallaud-Belkacem affirme que, pour Manuel Valls, « l’essor de l’islam radical est le combat central. »

Lutter contre l’islamophobie pour faire reculer le djihadisme

La ministre voit, elle, les choses différemment. « Pour moi, la société française est d’abord minée par le repli identitaire, le ressentiment à l’égard des musulmans », explique-t-elle. Or, si le diagnostic est différent de celui du Premier ministre, le remède aux maux le sera également. « Je suis convaincue que donner la priorité à ce second combat est le meilleur moyen de faire durablement reculer l’Islam radical, qui enfante des monstres, le djihadisme, le terrorisme », continue Najat Vallaud-Belkacem qui, sur ce coup-là, n’hésite pas à se démarquer totalement de la ligne de Manuel Valls. Sans citer le mot, la ministre indique donc que le combat contre l’islamophobie doit être une priorité du gouvernement.

Ce n’est pas la première fois que la ministre de l’Education prend ses distances avec son Premier ministre. A propos du burkini, Najat Vallaud-Belkacem avait indiqué que la « prolifération » des arrêtés municipaux interdisant cette tenue de plage n’était « pas bienvenue. » Certes, la ministre semble d’accord avec Manuel Valls lorsqu’elle affirme qu’« il y a une responsabilité des musulmans à combattre ce cancer obscurantiste » qu’est le djihadisme. Mais Najat Vallaud-Belkacem nuance tout de suite ses propos en disant qu’elle trouve « scandaleuse » l’injonction qui est faite aux musulmans « de se désolidariser des terroristes, (…) car elle présuppose une complaisance généralisée alors que c’est l’inverse. »

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