Suite à la fermeture de plusieurs mosquées italiennes, des associations ont organisé des prières de rue pour demander l’ouverture de lieux de culte dans ce pays majoritairement catholique.

En Italie, de nombreux musulmans ont participé, la semaine dernière, à une grande prière devant le Colisée de Rome. La raison ? La fermeture récente de cinq lieux de culte musulman pour « irrégularités administratives. » La communauté comprend mal les raisons de ces décisions. « Il est vrai qu’il y a eu quelques problèmes administratifs, des toilettes en moins ou en plus, mais ce n’est pas une raison suffisante pour fermer un lieu de culte », a estimé le porte-parole d’une association islamique bangladaise, à l’origine de cet événement devant le Colisée. Au-delà de l’incompréhension, c’est le flou dans lequel la communauté est plongée qui inquiète l’organisation : « Nous ne savons pas en plus qui a ordonné ces fermetures, tout le monde nie en être à l’origine, la municipalité, la préfecture, le ministère de l’Intérieur », explique-t-il.

« Si nous ne prions pas, nous mourons »

Les musulmans d’Italie protestaient donc contre la fermeture de leurs mosquées, mais également contre les amalgames suite aux attentats qui se sont déroulés un peu partout dans le monde au nom de l’Islam. « Par la force des choses, on se sent montrés du doigt en tant que musulmans, raconte Francesco Tieri, porte-parole d’une coordination d’associations musulmanes. Ensuite, dans les débats politiques, on entend le centre gauche qui dit qu’il nous aime bien mais qui ne nous aide pas, le centre droit qui ne nous aime pas mais le résultat est le même. » L’homme dénonce le manque « de volonté politique de reconnaître notre présence sur le territoire. » En effet, le culte musulman n’est pas reconnu en Italie, et les 1,6 million de pratiquants sont « obligés de louer des locaux » pour prier.

Une situation que la communauté musulmane juge inacceptable, elle qui se sent de plus en plus pointée du doigt. Car selon l’institut Pew Research Center, 63 % des Italiens ont une opinion défavorable des musulmans. Francesco Tieri demande que « la mairie de Rome prenne des mesures pour inclure la présence de notre communauté dans le plan d’urbanisme de la ville. » Depuis plusieurs semaines, chaque vendredi, les pratiquants musulmans se rassemblent dans des lieux divers pour des prières de rue qui ne sont pas du goût de tous… Du côté des politiques, la Ligue du Nord, le parti d’extrême droite, a par exemple dénoncé une « provocation inacceptable. » « Si nous ne prions pas, nous mourons », résume Francesco Tieri.

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