Christian Estrosi persiste et signe. Au grand dam des musulmans niçois, qui espéraient enfin voir se terminer la saga de la mosquée En-Nour. Alors que le Conseil d’Etat avait, l’an dernier, validé l’ouverture de la mosquée, la ville de Nice contestait les liens financiers entre En-Nour et l’Arabie Saoudite. « Quel est le pays qui accepterait qu’une propriété du ministre des Cultes d’Arabie Saoudite serve à héberger un lieu de culte de manière gratuite ? Cela suscite des doutes », nous expliquait en mars dernier Christian Estrosi. Sauf que, début juin, le ministre saoudien des Affaires islamiques, le Cheikh Saleh Al Shaikh, a légué les murs de la mosquée à l’association qui gère le lieu de culte. Il n’y a donc plus aucun lien entre le royaume et la mosquée. Mais cela n’empêche pas le maire de Nice de vouloir déloger les musulmans de cet endroit pour y installer une structure liée à la petite enfance.

La mosquée En-Nour dans son droit

Christian Estrosi a aujourd’hui, dans son combat contre En-Nour, un nouvel allié : le préfet des Alpes-Maritimes aurait en effet accepté d’étudier une nouvelle procédure. Si ce dernier assure que les fidèles d’En-Nour ne seront délogés que s’ils disposent d’un lieu de prière « digne et organisé » ailleurs dans la ville, cela ne plaît pas aux musulmans niçois qui se sont réunis, ce dimanche, aux abords d’En-Nour pour dire : « Estrosi, touche pas à ma mosquée. » Vendredi, lors du Conseil municipal, une déclaration d’utilité publique (DUP) a été ouverte. Le préfet a promis d’étudier cette dernière. Cela ressemble, dénonce l’avocat de la mosquée, à « une épée assassine dans le dos des Niçois de confession musulmane, en plein ramadan ». Surtout, la municipalité s’acharne à déloger des personnes qui sont dans leur droit : « Nous avons un droit et un titre qui est un bail, et nous avons une décision de justice qui émane de la plus haute autorité, le Conseil d’Etat », résume l’avocat d’En-Nour, qui assure que « ce n’est pas un préfet de la République qui va la remettre en question ». Le feuilleton semble loin d’être terminé.